La Selle à Haspres
 
Le marais Le moulin

BulleLe pont de ciment BulleLe pont Segar BulleLe pont et le moulin du tordoir BulleLe pont de bois/fer
BullePasserelle BERA BullePasserelle du marais BulleLe pont de Fleury

Au sommaire :

» Les origines de la Selle
» Les crues de la Selle
» Le syndicat de la Selle
» Les ponts à Haspres
» Les projets de canalisations
» La pollution

Les origines de la Selle

La digue
La digue

La Selle prend sa source à Molain dans l'Aisne et se jette après un parcours sineux d'une cinquantaine de kilomètres dans l'Escaut près de Denain. Elle arrose de nombreux villages : St Martin, St Benin, Le Cateau, Montay, Neuvilly, Briastre, Solesmes, Haussy, Montrécourt, Saulzoir, Haspres, Noyelles sur Selle, Douchy et Denain. Son débit rapide et constant est propice à la construction de moulins qui exploitent sa force hydraulique.

La Selle traverse HASPRES et se sépare en deux bras formant ainsi une ile au centre. Il est a noter que le bras passant au niveau du pont du tordoir a été creusé artificiellement à l'époque des moines.

La Selle est une rivière poissonneuse et de nombreux haspriens aiment s'adonner au plaisir de la pêche à la truite.

Sur la rive gauche, près du parc communale au lieu dit "du bois Gosse", le Tiot Rio (petit ruisseau) vient s'y jeter.


Etymologie

A l'époque Gallo-Romaine la Selle porte le nom "SABIS". Dans un passage de la charte d'Arnould (Comte de Flandre datant de 937) concernant la ville de Douchy, la Selle porte le nom de SAVO, SAVUS, SAVIS. JURENIL indique que le nom de SAVE, ou de SEVA peut être appliqué à la Selle, puisque Douchy et Noyelles sur Selle sont désignés encore en 964 comme se trouvant "In Hainaco pago, super fluvium Seva, villas duas Dulciaca atque Nigella".

Dans un autre document qui est une Charte de 950, cité par L.Cellier, qui parlant de Douchy dit "Dulcius super fluvium SAVUM". Quant au patois local, gardien de la prononciation médiévale, la forme verbale "Seu" est employée pour parler de la Selle.

H.Bombart, fait les constatations toponymiques suivantes : Sabis est le dérivé naturel de Savis, qui peut même remonter au origine du mot celte Seb, qui veut dire écuelle, sébille et par extension rivière encaissée. Dans tout le moyen age, la Selle apparait sous le nom de Save, Seva.

Les crues de la selle

Les crues de la Selle ont été nombreuses au fil des ans. Toutes n'ont pas laissé de traces dans les archives, nous en ferons donc un relevé non exhaustif :

En 1753, nous trouvons trois ordonnances de Monseigneur l'intendant pour le curement de la rivière d'Haspres, puis en 1758 le curement de la partie de la rivière qui est le long du clos de la prévôté, avec défense aux riverains de planter plus près qu'à cinq pieds de la rive. En 1759, il est demandé à Monsieur Bailleul de baisser le vannage de son tordoir.

La grande inondation de 1757

Les termes de Blair de Boisemont, intendant du Hainaut, décrivent à eux seuls les dûres conditions climatiques de l'hiver 1756-1757 : A un froid excessif de plus de 15 jours, qui a mis tout le menu peuple hors d'état de gagner sa vie et forcé le magistrat d'accorder à ces malheureux des secours extraordinaires, a succédé une inondation rapide et des plus considérables que l'on ait encore éprouvé dans ces pays-cy.

Le 22 janvier 1757, le degel et la fonte des neiges accompagnés de fortes pluies, occasionnent dans la châtellenie de Bouchain, d'importants débordements des rivières de l'Escaut, la Sensée, la Selle et la Scarpe. Le Sieur Darlot, subdélégué à Bouchain, évoque des torrents d'eau causant des pertes considérables aux paroisses riveraines et notamment à celle d'Haspres, où plusieurs habitants ont eu leurs bestiaux et grains perdus.

Ailleurs, le débordement de l'Escaut à fortement détérioré la chaussée de la route de Cambrai au niveau des ponts d'Iwuy et de Rouvigny.

A la suite de ces terribles évenements, le Sieur Castille est envoyé pour constater et estimer les dégats et anticiper les réparations.

Exceptionnellement, Haspres plus sévérement touché que ses voisins (les pertes sont estimées à plus de 13.000 livres), sera soulagé sur son imposition par une remise sur sa capitation de 1756.

L'inondation de 1784

L'année 1784 est marquée par une nouvelle inondation. Une fois encore des suites d'un hiver particulierement rigoureux, la Selle déborde de son lit causant d'important dégats dans les paroisses de la chatellenie de Bouchain. Les dégâts sont estimés pour la seule commune d'Haspres à 3397 livres.

Le Roi accorde par l'arrêt du 14 mars 1784, un modeste secours, permettant d'indemmniser en proportion des pertes et de la misère des plus malheureux habitants.

Suite à ces nouvelles crues, le rapport de visite du Sieur Castille indique que la Selle dans sa longueur d'Haspres à Denain présente une infinité de sinuosité, les digues ont toutes été emportées et que les trop nombreux dépôts d'alluvions entravent l'écoulement régulier des eaux. Le montant des travaux évalués à 9934 livres, est un frein à l'engagement des travaux, et ce n'est que bien plus tard que la Selle sera redréssée dans sa partie terminale. Notons que le rapport indique qu'il est nécessaire de changer de place le pont de la cense de Fleury.

redressement de la Selleredressement de la Selle

D'autres inondations :

Le 24 septembre 1821, le sieur Louis Gibot, locataire d'une portion de bien communal dépose une réclamation tendante à réduite d'un cinquième son fermage par suite d'une innondation survenue en 1820.

En février 1841, c'est produit une importante innondation qui a fait s'écrouler la digue du marais. L'eau est montée à environ un mètre de hauteur dans toutes les maisons du quartier au point que les habitants ont été obligés de se retirer dans leur grenier ou il a fallut les alimenter pendant 3 jours en leur portant des vivres à dos de cheval.

En janvier 1846, la Selle déborde, à Haspres et à Saulzoir, plusieurs personnes sont obligées d'abandonner leurs demeures. Des granges remplies de grains, se trouvent pleine d'eau, et l'on est obligé d'apporter à grande peine, de la nourriture aux habitants en détresse (SRC : écho de la frontière). En avril, nouvelle crue de la Selle des suites de forte pluie et grêle.

En janvier 1891, de nombreuses maisons, champs et prairies d'Haspres et Saulzoir sont sous les eaux.

A la suite d'une importante crue, le 23 novembre 1891 le conseil municipal présidé par Monsieur le Maire Ernest Lestoille délibère : Monsieur le maire expose au conseil qu'une somme de quatre cents francs a été inscrite en recette et dépense au budget additionnel de 1891 sous le titre Secours aux inondés, donnation du maire et des adjoints. Il fait observer qu'il ne s'agit pas d'une dotation, mais bien d'un remboursement d'avances faites par le distributeur de secours au nom du maire et des adjoints, que pour permettre de rentrer dans cette somme, il convient de modifier le budget additionnel en recette et dépense.

L'inondation de 1924

Le 19 juin 1924, Haspres est victime d'une grave inondation et beaucoup de caves sont sous les eaux, mettant ainsi en difficulté beaucoup de mulquinier.

 
Secours aux victimes de l'inondation du 19 juin 1924
 
Lettre du prefet à laquelle il résulte que la demande de secours en faveur des ouvriers tisseurs à domicile victimes de l'inondation du 19 juin 1924 a été considérée comme secours de chomage et de ce fait rejetée.
 
Le conseil délibère :
 
I) Proteste contre le rejet de la demande de secours formulée par les ouvriers tisseurs à domicile pour les pertes subies par eux du fait de l'inondation, attendu :
a) qu'ils ont dû enlever leur ouvrage et demonter leur métier à tisser;
b) qu'ils ont été astreints ensuite à vider l'eau de leur lieu de travail
c) De desinfecter leur cave, puis de réinstaller leur métier.
 
II) Déclare acquieser à la demande de Monsieur de sous prefet de Valenciennes prescrivant l'établissement d'un état de sinistrés de la dite inondation de juin 1924, mais qu'en toute justice il convient de signaler par délibération à l'appui de cette pièce : que tous les sinistres rerpis à l'état sont des victimes de l'inondation et qu'aucune autre considération que la situation de fortune ne doit entrer en ligne pour l'admission aux secours.
 
III) Dresse le dit état de sinistre en laissant une colone suceptible de permettre à la commission chargée de la répartition du crédit d'indiquer en regard de chaque nom le secours alloué.
 
 

Le 15 juillet 1926, le maire donne connaissance d'une lettre du prefet du nord, faisant savoir qu'une somme de 712,50 francs a été accordée à la commune par le ministre du travail sur les 15 millions votés par le parlement en faveur des victimes des calamités atmosphériques de 1924. Cette somme jugée insignifiante par rapport aux pertes subies, le conseil vote un crédit pour venir en aide aux nécessiteux.

Crue de la Selle en 1980 - Photo Nord Matin
Crue de la selle en 1980

L'inondation de 1961

Le 30 janvier 1961, durant la nuit l'eau est montée, innondant l'abbaye, la place, la mairie ainsi que de nombreuses caves. La circulation dans les rues était complétement bloquée.

L'inondation de 1980

La dernière grande crue de notre rivière remonte au mois de juillet 1980, suite a de nombreux orages accompagnés de fortes pluies.

Grâce aux travaux de curages et de réaménagement des bords de selle entrepris par le syndicat intercommunal, la situation s'est nettement améliorée.

 
Haspres et son histoireHaspres et son histoire
Haspres et son histoireHaspres et son histoire
Haspres et son histoireHaspres et son histoire
Haspres et son histoire
 

Le syndicat de la Selle

Revalorisée en 1989 par le Maire du Cateau Monsieur Grimaldi, un syndicat intercommunal est crée. Son but consiste en l'aménagement hydraulique de la vallée de la selle et de ses affluents. Ses activités sont le curage, consolidation des digues, entretiens des moulins, planning d'ouverture des vannes, suivi des plantations, suivi de la qualité des eaux, etc...

Le 11 mars 2008, suite à de très fortes intempéries la selle a largement dépassé sa côté d'alerte au pont de ciment. L'ouverture de toutes les vannes a permise d'eviter le pire.

 
11 mars 2008
 

Les ponts à Haspres

Le pont du moulin :

Le terrier de 1759 mentionne le pont du moulin au bled.

C'est l'un des plus vieux pont d'Haspres, du fait de son emplacement situé sur l'ancienne route reliant Cambrai et Valenciennes. Plusieurs documents de 1758, dont la côte C11972 et l'"adjudication de la reconstruction du pont d'Haspres", nous fournissent d'interessants détails sur ce pont.

Le pont en 1758

On y apprend que le pont est en maçonnerie et que la Selle s'ecoule par quatres ouvertures ou voutes. Le chemin qui le traverse est en pavé. Suite aux crues importantes de la rivière en 1757, celui ci étant trop bas il convient de l'exhausser de trois pieds.

Le projet d'élévation :

L'étude de reconstruction du pont est confiée au Sieur Castille, qui prévoit entre autre dans son "cahier des charges" :

- Pendant toute la durée des travaux, un pont provisoire devra être construit afin de permettre le passage des piétons et des voitures.

- La pille du côté de la maison de Boucly restera en l'état, les trois autres seront démontées pour n'en reconstruire que deux à la largeur des trois anciennes.

- Il sera construit dans le juste milieu des trois arcades qui auront été démolies, une nouvelle pille de maçonnerie dont la fondation sera établie sur un bon fond et construite en pierres de moëllons. La dite pille aura trois pieds d'épaisseur, et sera dressée à la hauteur du dessous de la clef de voute. La graisserie sera remontée avec des briques neuves. Les deux voutes à établir à neuf seront élevées de trois pieds plus hautes que les anciennes à compter de la clef; ces voutes seront en ceintre surbaissé sur la largeur du pont.

- Les murs d'appuis seront refaits à neuf sur toute la longueur, les pierres employées seront issues des carrières d'Hordain. Le dessus des dits appuis sera couvert d'une tablette de grès de sept pouces de hauteur.

On notera au passage de la reconstruction du pont l'emploi de la corvée : "L'entrepreneur ne sera tenu à aucune voiture pour le transport des matériaux de la reconstruction du dit pont; ils seront voiturés par les fermiers et laboureurs de la paroisse à pied d'oeuvre suivant le commandement des mayeurs et échevins, de manière qu'il n'en souffrira aucun retard."

Les travaux seront adjugés au Sieur Noël Hollin, qui a répondu aux meilleures conditions pour un prix de 1200 livres.

Le pont après les travaux de 1758

1808

Les gardes corps sont dégradés par les eaux qui passent par dessus lors des fortes pluies. Plusieurs pierres manquent et le reste ne va pas tarder à partir, il devient urgent de réparer et exhausser le garde corps. Les parties du garde corps du côté de l'abreuvoir n'existent plus, il est nécessaire de les rétablir en maçonnerie de briques et de les couvrir de pierre de taille bleue.

1821

Le pont doit subir de nouvelles réparations. Les voutes en pierres blanches du pont à trois arches sont en fort mauvais état, il existe même une importante brêche au garde corps du pont.

1880

Son état devenant de plus en plus étroit et vétuste, le premier juillet 1880 le conseil municipal sous la présidence d'Auguste Caullet Maire décide : La commission de surveillance des chemins de grande communication n°45 s'est réunie à la maire d'Haspres le 17 juin dernier pour prendre connaissance du rapport de messieurs les ingénieurs et donne son avis sur les crédits à solliciter pour l'entretien de la dite route en 1881. Après examen de ce rapport, elle a emis le voeu que le pont existant sur la rivière la selle dans la traversée d'Haspres soit restauré et élargi. Dans le plus bref délai possible à cause de son mauvais état. Ce pont en effet en ruine menace depuis longtemps et il est tellement étroit (3 mètres environ de largeur) que la circulation y est très difficle et dangereuse.

Monsieur Masquelez directeur de l'institut industriel et agronomique de Lille, avait reconnu lorsqu'il était ingénieur à Valenciennes, la nécéssité de cet elargissement, mais il n'a pu mettre son projet en éxécution parce que le propriétaire de la maison contigüe à ce pont, lui en avait refusé la vente. La situation n'est plus la même aujourd'hui par suite du décès de ce propriétaire; en effet ses héritiers nous ont fait offrir de vendre à l'administration cette demeure, moyennant un prix modique, c'est donc le cas d'en profiter pour acheter cette propriété et demander à Messieurs les ingénieurs la réalisation de l'ancien projet.

 
Chemin de grande communication n°45, restauration et élargissement du pont d'Haspres sur la Selle, exécution de la loi du 12 mars 1880.
 
J'ai l'honneur de soumettre au Conseil Général, avec un rapport de Messieurs les ingénieurs, les pièces d'un projet relatif à la restauration et à l'élargissement du pont d'Haspres sur la Selle dépendant du chemin de grand communication n°45.
 
Ces travaux sont urgents, mais ils ne pourront être entrepris en 1882 qu'au moyen de ressources extraordinaires et si le département est autorisé à contracter à la caisse des chemins vicinaux, pour les travaux àfaire sur les chemins de grande communication et sur l'ancien réseau des chemins d'intérêt commun. Les propositions d'emprunt comprises dans le programme de Monsieur L'ingénieur en chef Doniol font l'objet d'un rapport spécial.
 
Dans le but de me permettre de réclamer l'application de l'article 9 de la loi du 12 mars 1880, je prie le Conseil Général de vouloir bien arrêter en principe la répartition ci jointe des dépenses évaluées à 30.000 francs, savoir : Etat 0,25% - Département 0,60% - Communes 0,15%
 
 
 
Le pont en 1912

La photographie ci dessus à droite nous montre le pont en 1912, il est pavé et ses parapets sont des armatures en acier. On peut également observer les piliers en acier qui soutiennent le pont.

La première guerre mondiale :

En 1918, les Allemands font sauter le pont. Un pont provisoire est alors reconstruit (photographie ci dessous). Il faut attendre 1923 pour voir se reconstruire le principal pont du village, appelé au passage pont de l'abreuvoir. La reconstruction est confiée à la maison privat de Douai.

Le pont après la première guerre mondiale

A l'emplacement de l'actuel parapet en béton près de la passerelle pietonne métallique existait un abreuvoir. Cet abreuvoir sera déplacé après décision du conseil le 28 mars 1922 un peu plus loin dans la rue du Général André (rue des planches).

Le pont de ciment dans les années 50

Le pont Segard ou pont Boulanger

Il se trouvait autrefois à cet endroit un barrage en maçonnerie dont l'origine dit on, remontait à l'époque Espagnole.

Vint ensuite un pont précaire, constitué de planches posées sur des poutres de bois, et dont l'état de ruine préoccupe le conseil municipal en 1907.

Son état de délabrement est tel qu'il faut agir dans les délais les plus bref. Cette même année les travaux sont réceptionnés : Monsieur le Maire informe le conseil municipal que la reconstruction de la passerelle dite "Pont Boulanger" est complétement terminée et lui soumet les différentes factures remises à la mairie par les entrepreneurs des travaux. Il invite l'assemblée à recevoir les travaux; à voter le crédit nécessaire pour parfaire à la dépense totale et à l'autoriser à mandater au profit des entrepreneurs le montant de leurs factures.

Le pont segar

Un peu plus tard ce pont sera rebaptisé par les Haspriens pont Segard, nom de la personne qui vivait dans un barraquement a proximité du pont et accueillait en son temps les Péqueux d'Hap.

Le pont et le moulin du tordoir

Le pont vraisemblablement érigé par les moines au moment ou ils ont creusé le petit bras de la selle, porte le nom de tordoir qui signifie moulin à faire huile de grain. Le terrier de 1759 mentionne Pont Becrelle ou pont du tordoir. Au début du XIXe siècle de nombreux moulins à huile, appelés "tordoir", utilisent la force motrice du courant des rivières pour broyer les oléagineux. Les piliers de la roue et le trou de l'axe d'entrainement sont toujours visibles. Le terre plein d'en face correspond à l'ancien lavoir.

Mecanisme pont du tordoir

Nous trouvons dans un registre de la prévôté une adjudication faite en 1626 par recours d'une maison et jardin et héritage nommé St Adrien, tenant au pont Becquerel, à la rue, à la rivière du tordoir, à l'hôtellerie du bras et aux hoirs Jean D'Haynaut. La dite maison appartenante à Gilles Manart à titre de Magdeleine Laumonier, sa femme.

En 1908, le conseil municipal décide d'y faire installer une pompe communale pour un crédit de 85 francs (contre le pignon de la maison de Mme veuve Lestoille). La clef de cette pompe est déposée chez le débitant Joseph Lamotte qui percoit 0,15 centimes à chaque prise d'eau pour le compte de la commune. Le pont détruit en octobre 1918, sera reconstruit en 1922 en même temps que le pont de ciment. Situé dans un virage étroit et très dangereux la détruction du tournant du tordoir est plusieurs fois annoncé.

En 2016, des travaux d'aménagement y sont effectués.

 
Le pont du tordoir
 
 
Le tournant du tordoir au début des années 2000.
 
 

1764 - Vente du moulin du tordoir

Nous trouvons trace de l’existence du moulin du tordoir en 1719. Cette année là, Antoine Ferdinand COLIN (°../03/1670, + 23/12/1730), joueur de violon, cabaretier (1715), brasseur de bière puis tailleur d’habit (1730) est autorisé à ériger à Haspres un moulin à tordre l’huile sur une pièce de cinq boistiaux de terre.

Comme il est de coutume à l’époque, le projet d’Antoine Ferdinand COLIN est présenté pendant la grande messe paroissiale des dimanches 4, 11 et 18 juin 1719.

Celui-ci obtient des gens de loi de la prévôté d’Haspres, ainsi que du Sieur Dehaut, receveur des domaines à Bouchain, les certificats nécessaires à la réalisation de son dessein. Aux conditions que l’endroit où est érigé le moulin soit éloigné de plus de cent pieds du grand chemin.

Une lettre d’octroi lui est accordée à charge par lui et des successeurs de payer annuellement au domaine de Bouchain, cinq florins de reconnaissance à commencer du jour ou le moulin commencera à tourner jusqu’à la vente.

La vente du moulin a lieu en février 1764.

1823 - Vente du moulin du tordoir

Le 28 août 1823 à l'étude de Maitre Regnier, notaire royal à Bouchain, le tordoir est mis en vente aux enchères (par licitation) au plus offrant et dernier enchérisseur :

1 - D'une maison, jardin et héritage, sis à Haspres tenant à la grande rue, aux héritiers Delahaye, aux héritieurs Dhaussy et à la rivière, estimés par rapport d'experts à 3.200 francs.

2 - D'un moulin à vent à faire huile, un magasin, un hangar et 25 ares 92 centiares de terre sur lesquels ils sont érigés, audit Haspres, tenant au Sieur Ledieu de deux sens, à François Meriaux et au chemin de Fleury, estimé à la somme de 4.800 francs.

Le pont de Bois, le pont de fer, et maintenant le pont NEUF ....

Ce pont plus connu sous le nom de "pont de bois" par les anciens ou par les collectionneurs de cartes postales anciennes, était autrefois une passerelle de bois reliant les actuelles rue Gambetta et rue du Général André anciennement nommées rues des planches supérieur et inferieur.

 
Haspres - le pont de bois
 

La rue des planches était appelée ainsi parce que deux fossés longeaient les habitations et que pour sortir de chez eux les habitants devaient passer sur des planches.

 
Haspres - le pont de bois
 

En 1854 la passerelle ainsi qu'une partie de l'abreuvoir est reconstruite en totalité. Les travaux sont réalisés par le Sieur Pierre Joseph Poix adjudicataire du maché pour un montant de 1300 francs. A cette époque le village ne dispose que de deux points de passage pour ce rendre d'une rive à l'autre : le pont de bois et le pont du moulin en mauvais état également. La reconstruction du pont de bois fait débat au sein du conseil municipal, car cet état de fait, limite les déplacements des ouvriers. Ceux ci pour éviter de perdre du temps et d'emprunter un circuit trop long, traversent directement la rivière, risquant à chaque occasion l'accident.

 
Haspres - le pont de bois
 

En 1890 le pont de bois fait l'objet d'une nouvelle restauration comme l'indique l'extrait de l'acte de délibération du conseil municipal : Monsieur le Maire soumet au conseil municipal un mémoire (pour un prix de 275 francs) présenté par le sieur Poix Pierre Joseph demeurant en cette commune pour restauration de la passerelle en bois sur la rivière la selle, rue des planches. Le montant de la dépense sera prélevé sur le produit de l'emprunt de 7.888 francs contracté au crédit foncier pour l'éxécution de divers travaux communaux. Les réparations ont consistées au remplacement complet du garde corps et d'une partie du tablier dont l'état etait devenu dangereux pour la circulation.

En 1910 l'état du pont fait de nouveau l'actualité. En effet suite au rapport de l'agent voyer cantonal, le conseil municipal invite la commissions des travaux à étudier la construction d'un pont charretier sur la selle "Rue des Planches".

La première guerre mondiale éclate et le pont de bois est détruit. Après l'armistice celui ci est reconstruit à l'identique (toutefois un peu plus large).

En 1930 les ponts et passerelles demandant de fréquentes réparations pour les tabliers principalement, le conseil municipal décide de mettre à l'étude la question de remplacement des tabliers. L'étude du pont rue Gambetta et de la passerelle rue Faidherbe est alors confiée à l'ingénieur de l'arrondissement Monsieur Muffang.

En 1931, la décision est prise de remplacer le platelage en bois du tablier par un hourdi en béton armé. Le nouvel ouvrage sera un pont PIGEAUD et des trottoirs en encorbellement y seront ajoutés. Le projet s'avérant couteux le conseil municipal fait toutefois remarquer que le tablier du pont bien n'ayant qu'une ancienneté de 10 années a déjà occasionné de fortes dépenses à la commune. De ce projet va naître le pont de fer. Sa construction est confiée en 1932 a une entreprise de Solesmes pour un cout de 41 600 francs.

Haspres - le pont de fer

Dans les années 1960 les riverains lui donnérent le sobriquet "pont Godefroi", parce que la maison du coin (figurant sur la photo ci dessus) était tenu par un débitant de boisson dénommé Godefroi.

Ce pont solide permet de supporter pendant 72 ans la charge des véhicules (charge jusqu'a 3t5). Cependant le nombre et le poid des véhicules augmentant, le pont devient dangereux. Il est refait à neuf en 2004 par l'entreprise Escaut Génie Civil de Lourches pour un cout de 320 000 euros et est rebaptisé à l'occasion de son inauguration le 10 juillet 2004 "le pont NEUF".

Haspres - le pont neuf

La passerelle Bera

La passerelle Bera
La passerelle Bera

L'installation des établissements de tissage BERA, nécéssita de nombreux aménagements concernant la rivière. Entre autre nous pouvons ici citer la construction en 1908 d'un fil d'eau dans la rue Tacquet : Monsieur le maire donne connaissance à l'assemblée d'une demande de Messieurs BERA - RICHARD tendant a obtenir 1°) la construction d'un fil d'eau du coté gauche de la rue Tacquet, de la maison faisant l'angle des rues des piliers et Tacquet. 2°) l'autorisation d'ouvrir une tranchée dans la rue Tacquet pour la pose de tuyaux devant lui permettre de prendre à la rivière l'eau nécessaire à l'alimentation de sa machines. Monsieur César BERA en guise de remerciement fera don à la commune d'une somme de 200 Francs. Un autre aménagement concernant la construction d'un réservoir d'eau sur la rive droite de la selle, nécessaire au fonctionnement de la machine à vapeur des établissement BERA sera également consenti.

Enfin en 1912 le conseil décida de faire construire une passerelle reliant la rue Chanzy à la rue Tacquet nécessaire au passage des ouvriers.

En 1931 dans la même délibération que pour le pont de bois, il est décidé de consolider la passerelle Béra. Entre autre les gardes corps en bois seront remplacés par des gardes corps métalliques.

La passerelle du marais

Cette passerelle est la plus récente, construite en 1982 elle permait aux habitants du marais de se rendre sur l'autre rive de la selle pour allée y cultiver leurs jardins. Cette passelle est également un raccourci pour se rendre à l'équelette, au chemin de Noyelles ou encore au chemin de la couture.

Il est également à souligner que les bords de la Selle dans ce quartier possèdent de nombreux aménagements tel que terrain de pétanque, aire de jeux, ainsi que des bancs tout ceci rendant très agréable les promenades aux bords de l'eau.

La passerelle du marais

Le pont du moulin de Fleury

Enfin le pont du hameau du Fleury situé près d'un batiment qui a servi successivement de moulin, de sucrerie puis de blanchisserie. Le moulin était jadis exploité par M.Caullet. Il était équipé de 3 paires de meules à l'anglaise et pouvait en recevoir deux autres.

Le pont du Fleury

Les travaux d'aménagement des berges de la Selle

En 2003 suite à d'importants orages, les berges de la rivière s'étaient effondrées en plusieurs endroits de notre village. La digue toute proche de l'école maternelle devenait ainsi dangereuse. En juillet 2006 des travaux d'aménagement des berges de la Selle ont été menés.

Les projets de canalisation

Le projet de création du canal Seine Nord Europe annoncé le 4 décembre 2008 a l'ambition de transférer en 2015 l'équivalent de 500 000 poids lourds par an de la route vers la voie d'eau. Plusieurs projets de canalisation ont été portés à l'étude dont certains prévoyaient un passage ou une alimentation directement par les eaux de la Selle.

Dès 1827, un projet de canal entre la Sambre et l'Escaut est mis à l'étude.

Projet de canalisation de la Selle
Projet de canalisation de la Selle
Projet de canalisation de la Selle

En 1840, Louis Joseph Etienne Cordier, ingénieur spécialiste des canaux, mène des recherches hydrauliques afin de trouver un cours d'eau. La Rhonelle, l'écaillon ou la Selle sont succeptible d'alimenter en eau ce canal. Il en ressort que la Selle avec ses nombreux affluents est la rivière la plus apte à fournir la quantité d'eau nécessaire à la navigation. Le canal projeté aurait relié l'Avesnois au bassin sidérurgique et charbonnier de la région de Denain. Il empruntait la vallée de la Selle jusqu'à l'Escaut, entre Lourches et Denain. Quarante et une écluses étaient inscrites sur le parcours de ce canal long de trente huit kilomètres !

En 1878, le projet est repris et développé par M.Macarez, conseiller général du canton de Solesmes. Celui-ci est justifié par l'intérêt économique de relier les usines de l'arrondissement d'Avesnes au bassin houiller qui achètent actuellement leur charbon à la Belgique. Un avis favorable est de nouveau formulé par la commission spéciale, composée des présidents des chambres de commerces et consultatives, des directions dehouillières et des ingénieurs en chef du Nord de la France.

En 1881 deux projets sont déposés pour le canal du Nord, celui de Monsieur Flamant et celui de Monsieur Holleaux. Une brochure intitulée "Association pour favoriser l'éxécution du grand canal du Nord" décrit les détails du projet. Malgré un coût plus élevé c'est le projet de Monsieur Flamant qui fut retenu. Le canal du Nord qui passe aujourd'hui par Arleux, Peronne, Noyon à failli passer par Haspres !

La pollution

Déjà en 1893 le maire Charles Lamand évoque la pollution, comme le confère cette délibération du conseil municipal : Considérant que le défaut de décantation des eaux déversées par les fabriques de sucre dans la rivière la selle oblige les industriels de la commune qui y puisent l'eau nécessaire à l'alimentation de leurs tissages mécaniques. nettoyer journellement les condensateurs ce qui cause un grand préjudice et nuit fortement à la marche regulière des dits établissements. Que ces inconvénients ne ce présentent point en temps normal, c'est à dire lorque les fabriques de sucre ne fonctionnent pas. Que cette rivière très poissonneuse autrefois se trouve aujourd'hui sans poisson malgrè la grande quantité qui y ont été mises par les sociétés de pêche. Cela a cause des eaux sales qui s'y deversent. Que l'eau de ce cours d'eau pourrait être nuisible aux chevaux et bestiaux, le conseil emet le voeu que les industriels qui déversent les eaux infectes de leurs établissements dans la rivière la selle soient mi en demeure d'avoir à prendre des dispositions pour palier à cet état des choses.

En 1971, une pollution importante entraine l'empoisonnement et la mort de milliers de truites en aval du Cateau. Les communes de Neuvilly, Solesmes, Briastre, Saint Python, Saulzoir, Haspres, Douchy et Noyelles sont touchées par cette pollution de la Selle.

Cette pollution provient des effluents d'un établissement industriel, dont leurs caractéristiques semblent difficile à traiter en l'état actuel des connaissances techniques.

La loi du 16 décembre 1964, impose aux pollueurs de réparer les dommages causés aux tiers, mais cette loi n'est jamais appliquée. Les industriels dont la production a quadruplée depuis 30 ans se servent des rivières pour rejeter sans frais leurs déchets.

Pourtant les protestations des élus et des sociétés de pêches sont nombreuses et les amendes payées bien maigres par rapport aux préjudices causés.

Des solutions existent. Il est possible d'épurer l'eau des matières nocives via des bassins de décantations et stations d'épurations avant de la rejeter dans les rivières. Certaines entreprises comme Electrotube de Solesmes et la sucrerie de Solesmes ont été mises en demeure d'installer des bassins de décantation. Mais il en reste d'autres.

La réponse du ministre de l'envionnement au problème est la suivante : Il faut comprendre que les pollueurs paient aussi les ouvriers. si on les étrangle économiquement, ils risquent de ne plus pouvoir payer ni le coût de la lutte contre la pollution, ni leurs investissements ni leurs ouvriers.

 
Haspres - Genealegrand
© 2016 - Olivier LEGRAND