Creusant une vallée sinueuse, multipliant les méandres, la Selle prend sa source à Molain dans l'Aisne et se jette dans l'Escaut à Denain après un parcours d'une cinquantaine de kilomètres.
La région était il y a fort longtemps recouverte d'une vaste et dense forêt appelée "la forêt charbonnière". Celle ci disparue peu à peu, principalement au Moyen Age sous l'action des moines qui contribuèrent au défrichement et à la mise en culture des terres.
Jadis la Selle n'offrait pas le même visage, elle était un obstacle naturelle de part sa largeur et la hauteur de son lit. Son débit important était favorable à l'implantation de nombreux moulins.
Les innondations étaient fréquentes et souvent inévitables, ce qui favorisait la naissance de nombreux marécages. On remarquera d'ailleurs la présence de nombreux saules et d'oseraies (qui grâce à leur racines stabilisent les berges de la rivière) tout le long du parcours de la rivière.
Le plan de 1759 atteste l'existence de nombreux marais à Haspres, notamment celui à la sortie du village après la rue de la petite chasse qui donna naissance en 1937 au lotissement du marais.
Le quartier du marais a été constitué des terrains tenant aux vallées à la rivière et aux marais à l'herbe.
Autrefois les marais étaient source de revenu, c'était une richesse pour les plus pauvres. Le marais ou croupissent les eaux est le domaine des roseaux, des moustiques et du gibier d'eau. Les eaux permettent la pêche et la chasse, les parties exondées ou pousse l'herbe servent de paturage au bétail.
La série L des ADN nous procure quelques renseignements sur la quantité et la qualité du marais d'Haspres au lendemain de la révolution.
![]() | ![]() | |
Biens communaux, le 13 janvier 1791 | ||
L'an mil sept cent quatre vingt onze, le dix janvier, en vertu de la délibération du directoire du parlement du Nord en date du trente octobre dernier, concernant le régime des biens de notre commune suivant le conseil général de notre commune d'Haspres. | ||
Art I° Les biens de notre commune sont aformés et le produit est réparti sur un chacun, pour les dix années, par égal partie sur chaque chef de famille. | ||
Art II° Il en reste une petite partie contenant environ sept mencaudée en patûre pour l'aisance des bestiaux de notre commune. | ||
Art III° Notre commune est chargée de deux ponts pavés et une rivière. Tous les frais qu'il s'est commis et engendrés pour l'entretien des ponts pavés et rivière, ont été supporté jusqu'à ce jour par notre commune. | ||
Art IV° Les dits ponts et chaussées nous sont d'un entretien assez considérable que ci devant nous jouissions d'un droite de chausiage à raison de deux patars par charette à large voie et de deux liards à la bête. A présent notre octroi est fini, nous ne sommes plus dédommagé d'aucune chose. | ||
Signé par ordonnance Buisset, secretaire greffier. | ||
![]() | ![]() |
Il y a dans la paroisse d'Haspres un marais commun de friche, consistant en soixante huit mencaudées dont huit mencaudées sont à usage du paturage des bestiaux, lequel defriché, rapporte annuellement quatre mille deux cent livres haynaut.
L'affaire Boca - Source Série 1Q (ADN) :
Il s'agit d'une contestation de propriété entre la commune d'Haspres et le Sieur Charles Boca, avocat à Valenciennes au sujet d'un terrain formant le lit redressé de la rivière.
Le Sieur Boca souhaite établir un moulin sur une partie de terrain jouxtant à la rivière acquis en 1813 (decret ordonnant la vente de tous les biens communaux). Mais la partie de terrain (occupé par Mlle Carmelete D'Haussy, tenant aux vallées à la rivière et aux marais à l'herbe) qu'il souhaite utiliser est en litige avec la commune d'Haspres.
Nous n'allons pas nous intéresser ici à l'affaire proprement dite, mais aux éléments concernant la rivière. Méfiance toutefois, car les documents produits par les deux parties lors de cette affaire multiplient les inexactitudes. De plus nous n'avons pas eu accès aux plans du dossiers.
Contestation du Sieur Boca au sujet du droit de propriété d'une langue de terre donnant un accès direct à la rivière.
Au nord de la commune d'Haspres, la Selle parcourait en serpentant dans tout son cours les propriétés communales, les déviations aussi considérables nuisaient à la culture des biens et favorisaient les inondations. Il fut jugé utile et avantageux de redresser cette rivière en lui creusant un lit direct et en remblayant une partie des tranchées qu'elle occupait.
Le travail parait remonter au-delà de 1794. En 1795 le coude le plus considérable de la rivière fut comblé. Des travaux furent aussi entrepris à la même époque (au moyen des corvées imposées aux habitants), pour opérer le même redressement à l'endroit où la rivière insère la propriété aujourd'hui possédée par Monsieur Boca. Lors des travaux (adjugé au Sieur Siomme), le terrain fut trouvé trop dur et impénétrable à la pioche.
On ne parvint ni en 1795, ni en 1809 à obtenir des résultats meilleurs que ceux produits par les travaux réalisés sur le point voisin.
C'est l'étendu destinée à compléter le cours direct de la rivière, qui fait maintenant l'objet de la contestation.
Cadastre 1810 :
Nous constatons sur le plan de 1810 ci dessus, le nouveau et l'ancien passage du lit de la Selle en lieu et place du quartier du marais (rue Salengro).
En 1809 un projet de redressement du lit de la rivière dans la traversée du marais à la sortie d'Haspres est proposé par Monsieur Lagrue le maire de L'époque. L'étude est confiée au Sieur Deleau architecte à Valenciennes, l'exécution des travaux sera confiée au Sieur Pierre Siomme, maitre maçon à Trith St Léger pour la somme de trois cent quatre vingt francs.
Exposition :
La rivière la Selle traverse la commune d'Haspres, les sinuosités qu'elles formes à la sortie, sont tellement compliquées que lors des grandes crues, l'eau ne s'échappe pas avec la rapidité nécessaire, submergant en conséquence une partie du village. Le besoin de son redressement a été reconnu nécessaire depuis longtemps, aussi l'a t'on commandé il y a quelques années. Le travail est resté imparfait faute de moyens pour le conduire à sa fin, et environ deux tiers de cette opération sont éxécutés.
De l'éxécution de ce redressement il en résultera plusieurs avantages considérables :
1 - Celui de n'être plus aussi frequemment inondés.
2 - Celui de réunir en une pièce le marais de cette commune, qui se trouve divisé par cette rivière et dont la partie côté F du plan ci joint, est d'une difficulté d'accès, soit par le grand détour qu'on est obligé de faire pour y assurer, que par la crête escarpée qu'il faut faire.
Le nouveau lit de la rivière :
Le nouveau lit de la rivière, sera continué comme il est commencé, son exécution se fera avec soin et promptement. Les bords seront dréssés parallelement et inclinés, selon l'angle de 45°. Les remblais seront employés au batardeau(*) destiné à fermer l'ouverture supérieure de l'ancien lit, pour faciliter le dépôt de la vase que l'eau charira, lors des grandes crues.
(*) batardeau : digue en maçonnerie limitant la partie de l'eau d'un fossé.
Pour donner aux terres le temps de se consolider, il sera établi un clayonnage pour garantir le pied du batardeau des éboulis qui pourraient y survenir. Pour cet effet il sera placé de forts pieux à la distance de 6,75 mètres les uns des autres, les branches à employer à ce travail, seront de saules, fraichement coupées, et les entrelacements seront fortement serrés les uns sur les autres. Il sera de plus attaché à chaque deux pieux, une traverse de bois, qui sera logée de toute sa longueur, dans l'épaisseur du batardeau, retenu par ce moyen l'écartement que la poussée des terres pourrait faire sur les clayes.
Au début du XX° siècle, un projet de lotissement du quartier du marais pour la construction de maisons ouvrières est mis à l'étude.
En 1907, Victor Trampont, géomètre à Valenciennes procède aux premiers arpentages et division de terrain sis au lieu dit "La Grande Chasse" et du "Marais" (Il s'agit des terrains actuellement situés entre la rue Voltaire et la Rue Pasteur). Les parcelles immédiatement proposées à la vente.
En 1925, Victor Trampont, poursuit son travail au lieu dit "La petite Chasse" (Il s'agit des terrains situés entre l'actuelle rue Pasteur et actuelle rue Victor Hugo, à noter que les rues Salengro et Zola n'existent pas encore) et fait le constat suivant : Le terrain sus désigné, fait partie du marais communal, il est de médiocre qualité, néanmoins en raison de sa situation de proximité du village, le géomètre estime son prix à 10 000 francs l'hectare.
En 1927 des négociations ont lieu entre la municipalité d'Haspres et la compagnie des chemins de fer du Nord qui possède un terrain (acquis par l'état à la commune en 1883) provenant d'une ancienne usine élévatoire (ancien batiment ayant servi à l'élévation des eaux de la gare). Cette parcelle jugée à présent inutile à la compagnie des chemins de fer est confiée à l'administration du domaine pour en effectuer la vente.
En 1929, l'architecte Bourgoin réalise l'arpentage et division des terrains des rues actuelles Hugo, Salengro et Quinet.
![]() | |
Mes arrières Grands Parents, Jules Decornet et son épouse Célina Leduc, font l'acquisition d'une maison sise sur une parcelle de 3 ares 86. Cette maison fut plus tard habitée par René Devemy et Fernande Decornet mes grands parents. J'ai vécu moi même dans cette maison 26 années, jusqu'à mon départ en Ile de France. | |
![]() |