Le hameau de Fleury
 

Les recherches généalogique amènent souvent à s'interroger sur l'origine de ses ancêtres, leur statut social ainsi que leur mode de vie. Dernièrement en parcourant les notes de Casimir de Salmon de Sars, les armes de la famille DESVIGNES de Valenciennes ont retenues mon attention.

Après quelques recherches, il est de toute évidence que les DESVIGNES font partie des plus vieilles familles de notable que comptait autrefois notre village.

Mais les recherches généalogiques ne s'arrêtent pas à une succession de noms et de dates bien ordonnée. La connaissance du lieu où vécurent les familles est tout aussi intéressante et instructive.

La prévôté possédait de nombreuses terres acquises au cours des siècles, qu'elle loue par voie de bail aux particuliers. Ainsi plusieurs familles et générations de censier vont se succéder à la ferme de Fleury.

Au sommaire :

» Flory, Fleury, Floury
» Famille Desvignes
» Famille Bruneau
» Famille Caullet
» Le moulin de Fleury
» La sucrerie de Fleury
» La ferme de Fleury
» Installation d'une blanchisserie

Flory, Fleury, Floury

Peu de gens et pour ainsi dire personne ne s'est réellement penché sur l'histoire du hameau de Fleury. Le hameau est rarement sité dans les récits historiques ou autres monographies. Sa fondation, ses origines ne sont pas connues à ce jour. Cependant je suis persuadé que ce hameau recèle un mystère historique liè à la fondation de notre village. Les romains s'y sont t'ils installés comme en attesterait le fameux Y de Fleury, y ont ils construit un avant poste après la guerre des Gaules, voilà autant de mystères à éclaircir.

Jean Le Carpentier dans son histoire de Cambrai et du Cambrésis, tente de dresser la généalogie d'une famille nommée Floury et commence en ces termes : Il y a un village de Floury au Comté d'Artois sous la chastellenie de Saint Paul, et une seigneurie du même nom entre Haspres et Douchy, sur la rivière de Selles qui arrose le cambresis. De Ligne avance que celle-ci, la famille de Flory, que nous allons descrire, a puisé son nom, mais pour n'en avoir d'autres lumières, je ne l'ose affirmer.

Voila donc bien un pavé dans la mare, que jette Jean Le Carpentier. Il poursuit son explication : Je dis avec plus d'assurance que Georges de Floury (de Floriaco) comparut au Tournoi d'Anchin entre les chevaliers du cambrésis...., quels crédits devons nous porter à cet hypothètique tournoi ?

Famille DESVIGNES

Les Armes de la famille DESVIGNES
Casimir de Salmon de Sars

Les armes de la famille DESVIGNES figurent dans les manuscrits de Casimir de Salmon de Sars : Porté d'azur, au chevron d'or, accompagné de trois grappes de raison d'or, ainsi que dans le nécrologes de Saint Vaast d'Arras (vers 1667) qui sont attribuées à Aicadrus DESVIGNES.

C'est au début du XVI° siècle que la famille DESVIGNES arrive à Haspres. Le 4 janvier 1516, Pierre DESVIGNES censier à Saint Vaast en Cambrésis fait l'acquisition des baux de la cense de Fleury : "maison, court, marescauchie, grange, porte, etables", ce qui représente 41 mencaudées de prés et 90 muids de terres labourable.

Le 1 juillet 1530, la cense de Fleury est légée à son fils Pierre. L'union de Pierre DESVIGNES fils et d'Antoinette POULLETEL (son père Philippe POULLETEL est laboureur au Tronquoy), leur donnera un fil Jehan qui à son tour en 1550 devient censier de Fleury.

Jehan DESVIGNES épouse Jeanne PETIT. Ils ont cinq enfants : Catherine, Jehan, Marie (qui épouse Pyat MACAREZ, censier de Bongré à Haspres), Nicolas et Jeanne (qui épouse Jean DE BAILLON).

C'est Nicolas DESVIGNES qui reprend la cense de Fleury de 1565 à 1600. Celui ci adresse une requête à l'abbé de Saint Vaast en 1597 demandant une remise de deux tiers de son rendage suite à l'incursion des ennemis venus de Guise et ailleurs qui ont pillés les récoltes et lui ont pris 22 chevaux.

On notera par ailleurs que la value des censes et fermes muables pour l'année 1575 donne pour la cense de Fleury : 104 muids de blé, 8 muids d'avoine, 88 l. tournois, 4 mencaudées de pois, 5 porcs gras, 250 livres de beurre, 250 fromages mous, 12 thieulettes, 8 journées de corvées, 60 "faix" de foin, 4 livres tournois.

En 1602, la cense de Fleury est divisée en deux parties. La première qui est la plus grande est baillée le 22 avril 1604 à Adrien Vallet et Antoinette REMY (veuve de Nicolas DESVIGNES). Un différent opposera ce même Adrien Vallet aux religeux de la prévôté.

Bail des dismes et terrages de Haspres, commenchant à l'aoust 1614 pour trois ans.

Comparant en leurs personnes Adrien Vallet et Antoinette Remy, sa femme demeurant à Haspres et recongnurent chacun d'eux pour le tout, sans division, ni discussion, avoir pris et promis tenir de messeigneurs les religieux, abbé et couvent de l'église et abbaye de Saint Vaast d'Arras, à tiltre de léable cense, ferme et louage les droits de dismes et terraiges que les dits sieurs de Saint Vaast ont droit de coeuiller et lever en leur ville et terroir de Haspres et appendans à leur prévosté dudit lieu, sans toucher aux terres dudit prévosté, trésorerie et fiefs l'abbé, sur lesquelles iceulx preneur ne pouront coeuiller ny recevoir aulcune chose. Desquels droits de dismes et terraiges, les dits ce et dont ils se sont tenus pour contents et bien appaisez sans aultrement leur faire bon. Pour iceulx droits de dismes et terraiges, joir, user et possesser d'entre eux, tant qu'il sera en riduité, et non par aultre, soit par xxx, mariage, succession, transport ny aultrement, en manière quelconque, et sans que leurs enfants, héritiers ou ayant cause y puissent prétendre ny demander aulcun droict sil ne plaist audict sieur de Saint Vaast, le temps, terme et espace de trois ans, qui commencheront au jour de Saint Jean Baptiste que l'on dira mil six cent et quatorze, pour faire la première despouille au mois d'aoust en suivant dudit an parmi et moyennant ce que les dits preneurs et chascun d'eulx pour le tout, sans division, ni discution, comme dict est, ont promis et seront tenus de rendre et payer auxdits sieurs leur prévost, commis en la dite prévosté de Haspres ou au porteur de leur lettres par chacun an, au jour de Sainct Remy, la somme de cent livres tournois monnoie de Haynaut avec le nombre de trois cent cinquante mencauds de bled et cent cinquante mencauds d'avoine, huict mencauds de scorjon, deux pourceaux gras de vingt florins chascun, douze cent de jarbées d'une jarbe de bled. Item, faire de ses valets, chevaux et chariots aussi par chascun an deux couronnes de Haspres - Arras. Davantage seront tenus iceulx preneur de payer au curé dudit Haspres, par chacun an, son gros ordinaire avec telle aultre portion canonique qu'il lui pauroit estre adjugé par sentence et non aultrement. Dont la première année de paiement des dits argents, grains, pourceaux et jarbées sera et eschera aux jours de St Remy et Sainct André dudit seize cent quatorze et ainsi en continuant d'an en an et de terme en terme ce bail durant. Item, seront tenus payer promptement pour une fois, les deniers à Dieu, vin, gants et le registrement de ce bail avec tous frais de lettres accoustumez. Item, seront tenus de descharger et acquicter icelles dismes et lettraiges de touttes charges debittés et redelvance de touttes tailles gabelles subsider aydes, centièmes, demi quart, vingtième et de toutes aultres impositions imposés ou à imposer envers qui, pour quelle cause et à quelle condition que ce soit ou puispestre, ce bail durant, le tout sans aulcune diminution des dits rendages. Davantage seront tenus et ont promis, les dits preneurs, bailler aux dits sieurs de St Vaast et prévôt de Haspres, une déclaration particulière en bonne forme renouvellée bien et suffissamment d'abouts et côtez, avec les noms des propriétaires des terres sur lesquelles se coeuillent et lièvent les dits droicts de dismes et terraige en dedans la fin de la 2° année de ce dit bail, à paine de cinquante florins d'amende.

La seconde est baillée le 27 avril 1604 à Jean de BAILLON demeurant à Noyelles, beau frère de Nicolas DESVIGNES.

Le 6 juin 1611, c'est Charles DESVIGNES qui reprend la succession de la cense de Fleury ( son père : Nicolas DESVIGNES et sa mère : Antoinette REMY). Avec son épouse Maximilienne DUPONT ils ont 7 enfants, dont Charles (né le 29 janvier 1667), qui sera Grand Prieur de l'abbaye de Saint Vaast d'Arras et Nicolas qui reprend le bail de la cense de Fleury. Nicolas DESVIGNES quémandera une modération de redevance en grain, suite à la grande innondation de juin 1687.

Nicolas DESVIGNES et Marie Françoise TELLE ont dix enfants dont Jean que l'on retrouve censier de Fleury, mayeur d'Haspres en 1699, et Seigneur de Lauwardin.

Jean DESVIGNES (°1660, +09/02/1744) épouse le 30 mai 1694 Marie Jeanne BARRA (°1672, +05/04/1733). Ensemble ils ont plusieurs enfants dont Marie Jeanne qui fait alliance avec Charles Guillaume (DE) LESTOILLE et Nicolas DESVIGNES (°11/04/1695) époux de Marie Jeanne (DE) LESTOILLE. Mayeur d'Haspres en 1726 et Seigneur de Lauwardin en 1745.

Nicolas Desvignes est le dernier de la lignée à exploiter la cense de Fleury. Parmi ses treize enfants, dix décédent en bas âge! Son seul fils, Jean François Nicolas prend une toute autre voie, il est nommé vicaire de Catillon en 1760.

En 1763, la prévôté soutient un procès contre un Desvignes, seigneur de Saint Martin rivière, auparavant fermier de Fleury pour le paiement des vingtième, ainsi que quelques difficultés au sujet des réparations de la ferme et du planti.

Le pigeonnier

Une pierre sculptée, indique 1734 : année de sa construction. L'inventaire sommaire de la prévôté 1736-1738, indique une somme de 2.343 livres 18 sols pour le pigeonnier fait à la cense de Fleury.

1734Le pigeonnier

Famille Bruneau

Plan de la ferme de Fleury en 1810Plan de la ferme de Fleury en 1851

Augustin Bruneau succède à Nicolas Desvignes en reprenant le bail de la cense de Fleury. Nous pouvons penser qu'après le départ de Nicolas Desvignes la cense reste inoccupée pendant quelques temps, puisque qu'en 1772, 1773 et 1774 Augustin Bruneau entreprend à ses frais la reconstruction de plusieurs parties des bâtiments. Nous noterons la présence de la date 1772 sur l'imposante porte d'accès à la ferme.

Porte entrée de la ferme de Fleury

La somme des travaux s'élève à 27.034 livres, 6 sols, 4 deniers et un arrangement est trouvé avec Dom Jean Chrisotome Lemercier, grand prieur de Saint Vaast alors prévôt d'Haspres, qui s'engage a restituer audit Sieur Bruneau ou à ses hoirs, en déduisant chaque année sur son rendage la somme de quatre cent quatre vingt livres.

Néanmoins le 19 mai 1791, Dom Ambroise Riche reconnait que seulement 8.160 livres ont été déduits de la somme due et qu'il reste 18.874 livres à rembourser à Félicité Pilate.

 
Extrait d'un compte de la prévôté d'Haspres pour Dom Ambroise Riche Prévôt, a Dom Jean Chrisotome Lemercier Grand Prieur de l'abbaye de Saint Vaast et aux anciens de la dite abbaye, le 21 avril 1785.
 
Au Sieur Augustin Bruneau fermier de la Cense de Fleury, acompte de la somme de vingt sept mille trente quatre livres six sols quatre denier monnoie de ce compte, par lui avancée pour les reconstructions et réparations faites dans la ferme en 1772, 1773 et 1774, a condition que la prévôté seroit tenue de lui remettre annuellement, a commencer de l'année 1772, quatre cent quatre vingt livres monnoie susdite, jusqu'a l'entier rembourssement de la susdite somme de vingt sept mille trente quatre livres six sols quatre deniers; a été payé pour l'année 1772, jusques et y compris l'année 1779 trois mille huit cent quarante livre.
 
Bon pour copie. Dom Isidore Lebeau de la prévôté d'Haspres.
 

Peu de temps après la prévôté est mise sous séquestre et l'affaire du remboursement revient en 1791 au directoire du district de Valenciennes.

 
Avis du directoire du district de Valenciennes
 
Messieurs, afin qu'il vous plaise ordonner qu'il lui soit remi comme il fut fait jusqu'à ce jour la somme de cent écus sur son rendage jusqu'à la fin de son bail pour lui faire rembourser ensuite le reste de la somme.
 
Vu la requête ci dessus, la quittance du Sieur Prevost d'Haspres en date du 28 janvier 1789. L'extrait du compte rendu par ce dernier le 21 avril 1785 et l'état des frais de reconstruction y annexés.
Le directoire du district de Valenciennes, estime, que l'arrangement pris entre la veuve Bruneau et la ci devant prévôté d'Haspres étant d'une date certaine est très antérieure aux décrêts de l'assemblée nationale qui ont assuré à la nation la propriété des biens des ci devant maisons religieuses; on ne peut considérer cet engagement que comme contracté de bonne foi, sa légitimité étant hors de doute à l'époque de la convention réclamée. En conséquence l'avis du directoire est que cette transaction doit avoir son plein et entier effet aux termes de la demande de la veuve Buneau et qu'il doit lui être tenu compte chaque année de la somme de cent écus sur son fermage jusqu'à l'expiration de son bail, à la fin du quel le remboursement du restant doit être effectué.
Qu'au cas ou la dite ferme serait vendue au profit de la nation pendant la durée du bail précité, le receveur de ce district peut être autorisé à payer annuellement à la requerante (dont le fermage tournerait en entier au profit de l'acquéreur) pareille somme de trois cent livres jusqu'à l'époque du remboursement définitif qui ne doit avoir lieu dans tous les cas qu'après la dernière année du bail actuel de la dite Veuve.
 
Valenciennes le 9 juin 1791.
 

Augustin Bruneau décède en 1787 laissant seule son épouse Félicité Pilate à la tête de l'exploitation.

Félicité Pilat

Nous trouvons le 24 mars 1787, trace du nouveau bail (ADN 15H3)

Ce document réalisé devant notaire et hommes de fief en la présence de Jean Baptiste Bailleul, Dom Ambroise Riche cède la bail à Félicité Pilat, veuve d'Antoine Augustin Bruneau, de 486 mencaudées de terres labourables ditte "marché de Fleury", avec un manoir contenant 6 mencaudées sur lesquelles sont établi les batiments de la cense de Fleury pour neuf années consécutives, dont la première commencera le 1 octobre 1788 et la dernière expirera le 30 septembre 1797.

Les clauses suivantes y sont stipulées :

Primo : la preneuse payera annuellement pour le rendage au jour de la Saint André à commencer de l'année 1789, 648 mencaudées de blé à raison de 4 florins, 6 patars.

Secondo : elle donnera pour pot de vin du présent bail, 3110 florins, 8 patars et sera tenue de payer, chaque année au terme du rendage, 1/9e dudit pot de vin, lequel neuvième porte 345 florins, 12 patars.

Tertio : elle ne pourra sous louer les terres sus-dittes, ni les sus dits batiments sous peine de nullité de bail, sans leconsentement express du bailleur ou de ses successeurs.

Quarto : elle mettra une fois au moins pendant le présent bail, une pleine et entière fumure sur les sus dittes terres et les préservera de tous troux, ravins, sentiers et nouveaux chemins.

Quinto : elle acquittera les mêmes terres et le sus dits manoir et batiments de toutes les charges et impositions existantes à ce jour. En cas de charges ou impositions nouvelles, le présent bail sera résolu sans aucune formalité de justice et sans que la preneuse puisse exiger aucun dommage et intérêt pour engrais et autres causes quelconques, si avant trois mois depuis la publication du dit arrêt, ou ordonnances qui imposerait quelques charges nouvelles, elle n'a signigié au bailleur qu'elle acquittera les nouvelles charges sans diminution de son rendage et des charges anciennes.

Idem, la même preneuse payera tous les canons dûs depuis l'entrée de feu son mari en la Cense de Fleury jusqu'aujourd'hui au sieur Desvignes de Saint Martin Rivierre, à cause de son fief de long wardin ainsi que ceux qui echeront pendant le présent bail.

Sexto : elle ira chaque année quérir à la forêt de Mormal au temps qui lui sera désigné par le bailleur, 4 cordes de bois et le remettra à la prévôté a ses frais et dépens.

Idem, elle ira quérir à Fumay pendant le cour de ce bail ou avant si le bailleur l'exige, 20.000 ardoises et elle les remettra à la prévôté sans autre répetition que celles du prix des ardoits audit Fumay et des droits payés au domaine tant pour la sorti du pays Autrichien que pour l'entrée des dittes ardoises en France. De plus elle sera tenue de faire quelques corvés extraordinnaires si les besoins de la prévôté le demande.

Septimo : la ditte preneuse sera obligé d'entretenir et de renouveller a ses frais et dépends les vitres, chassis, fenêtres, portes et faire toutes les réparations et reconstructions qui prise séparément n'excederont pas la somme de 15 florins. Le bailleur excepte ici le renouvellement des portes de granges et de la basse cour pour la dépense duquel renouvellement il payera la moitié.

Octavo : enfin la ditte preneuse sera obligé de faire moudre tous ses grains au moulin de la prévôté, si elle n'en est dispensée par le prévôt.

La même preneuse sera obligé d'avancer la dépense des grandes réparations et reconstruction (même dans le pont dit le port de Fleury) non comprise cy dessus, s'il en était dans le cour du présent bail dont la moitié lui sera restituée par la prévôté pourvu qu'elle ait obtenue la permission de faire les dittes réparations ou reconstructions, et qu'elle justifie la ditte dépense par quittance quelle remettra au bailleur. Mais la ditte preneuse ne pourra rien repeter, ni pour les charrois qu'auront exigés ses réparations ou reconstructions, ni pour les pailles et osiers qui y auront été employés. Au cas ou les bâtiments de sa ferme ou une partie notable d'iceux vienne aquérir pendant le cour du présent bail, par feux ouragans, guerre, vétusté ou autrement et qu'elle ne veuille point prendre à son compte la moitié de la dépense nécessaire pour les réparations et reconstructions des dits bâtiments, elle pourra résilier son bail si elle le trouve à propos, mais elle ne pourra obliger le bailleur ni les successeurs a réparer ou reconstruire les bâtiments nécessaires pour son exploitation. Si la preneuse a payée la moitié de la sus ditte dépense, et qu'elle et les siens viennent a abandonner la ferme avant 36 ans, chaque bâtiment existant au terme de l'abandon dont la réparation ou reconstruction aura excédé la somme de 1200 florins, sera estimé par expert et la moitié de l'estimation lui sera restitué ou aux siens fait et payé à la prévôté d'Haspres le 24 mars 1787.

La vente des biens nationaux

Le 31 juillet 1792 au moment de la vente des biens nationaux, la ferme est mise à prix pour 113 234 l. Le citoyen Jean JOLY s'en porte d'abord acquéreur, avant de la rétrocéder à la veuve Bruneau.

Famille Caullet

Augustin Aldebald Caullet :

Le 21 aout 1811, Adélaïde Bruneau (° 17/04/1783) épouse Augustin Aldebald Caullet (° 15/07/1784, natif de Marchiennes), cultivateur de profession. Ensemble ils reprennent l'exploitation de la ferme. Le jeune Auguste Caullet s'intéresse à la politique, il est élu Maire pour un premier mandat de 1813 à 1819.

A partir de 1806, le blocus continental règne partout en Europe. Les difficultés d'approvisionnement en sucre de canne incitent probablement les propriétaires de la ferme de Fleury à se lancer dans l'exploitation de la betterave sucrière.

Du reste nous pouvons constater qu'entre 1810 et 1851, les batiments de la ferme de Fleury se sont étendus, avec un aménagement particulier des bords de la Selle.

Sucrerie Caullet

En 1831, Auguste Caullet agé de 47 ans se présente pour un second mandat.

De nouveau élu, il s'attele à la rénovation et au développement des chemins vicinaux, enjeux capital à l'époque.

L'amélioration des chemins vicinaux :

La délibération qui va suivre, démontre la determination d'Auguste Caullet à améliorer l'assainissement du village ainsi que ces voies de communication.

 
Délibération du 27 mai 1835 - Auguste Caullet, maire
 
Projet de rétablir la chaussée qui traverse la place de la commune et celle de la rue de Fleury depuis la maison de la veuve Bailleul jusqu'à celle de la veuve Jacques Dhaussy. Le mauvais état du pavé ne permettant pas de remettre ce travail, attendu que les voitures qui fréquentent cette route, sont exposées à se briser.
 
Indépendamment de ces réparations, nous avons l'abreuvoir situé en aval du pont du moulin à farine qui est tellement délabré que les chevaux et les hommes qui les y conduisent sont exposés à de grands dangers, il en est de même du puisoir situé au pont du tordoir. Pour faciliter l'écoulement des eaux qui séjournent environ trois quarts de l'année le long du pavé au bout de la rue de Fleury du côté de la chapelle, un aqueduc serait nécessaire pour conduire les eaux dans le fossé de la grande chasse, celà la rivière, non seulement le séjour de l'eau au pont ci dessus indiqué est nuisible au pavé, mais encore aux habitants du voisinnage attendu que parfois les eaux des puits en sont infectées, ce qui ne peut être que nuisible à la salubrité publique.
 

Avec la loi du 21 mai 1836, l'état souhaite désenclaver les villes et les campagnes. Dans ce cadre les municipalités sont vivement encouragées à améliorer leur réseau de communication. Dans la délibération retranscrite ci dessous, Augustin Caullet donne au Prefet une démonstration des nombreux avantages qu'aurait la commune à paver le chemin de grande communication reliant Haspres à la croix Sainte Marie.

 
Délibération du 18 décembre 1836 - Augustin Caullet, maire
 
Monsieur le maire donne lecture de la lettre de monsieur le sous prefet qui engage le conseil municipal de demander l'autorisatision de faire emploi de 12 000 francs disponibles pour paver une partie du chemin d'Haspres à la croix Sainte Marie, ou bien encore de proposer à l'administration supérieure de mettre en adjudication le tout, c'est à dire les 48 600 francs, montant de l'estimation des travaux jugés nécessaires, par monsieur l'architecte Vallez, pour paver jusqu'à l'extrémité de notre territoire la chaussée susnommée, en imposant l'entrepreneur la concéssion de n'être payé, qu'après un temps donné, pendant lequel la commune s'engagerai à lui payer l'interêt de la somme due, à raison de cinq pour cent par année.
 
Calculant l'importance que ce pavé aurais pour les communications, ajoute monsieur le Maire, et les nombreux avantages qui en résulteraient pour les habitants de la commune et de celles environnantes, je vous engage a adopter la mesure proposée par monsieur le sous prefet qui me parait d'autant plus avantageuse, qu'il sera à la commune impossible d'arriver autrement à ce but, depuis si longtemps désiré, depuis si longtemps attendu, le pavage de notre grand chemin de communication. Ce mot d'intérêt, je le sais bien doit sonner mal à vos oreilles, mais cependant toute considération doit s'évanouir devant l'impérieuse nécessité, oui Messieurs devant la nécessité, car la commune n'a pas d'autres débouchée pour l'exportation de ses produits agricoles et industriels. Au pauvre, comme au riche, il faut du charbon, à nos graines, à nos fourrages, à nos carrières de blanc, à nos fours à chaux, a nos brasseries et moulins, il faut des débouchés, choisissez tous les chemins, tous sont mauvais, le plus court, le plus utile, celui qui va joindre la chaussée de Valenciennes à Douai et Cambrai est impraticable, ce qui n'est que trop à la connaissance de vous tous.
 
L'extrait de la situation de la caisse municipale pour 1836 présente un excédant de 12 000 francs. Ajoutez l'éxcédant des recettes sur la dépense de 1837, fixé à 4000 francs, plus 1300 francs provenant de la vente d'une portion des remparts, les travaux seront probablement reçus qu'en 1838, ainsi nous aurons encore 4000 francs.
 
Vous voyez que nous pourrons payer 21 300 francs comptant et le supplément n six ou huit années en faisant de nouvelles économies nous parviendrons plutôt je l'espère à nous libérer entièrement. Après il restera encore pour atteindre la chaussée de Valenciennes à Cambrai et Douai, à paver une demie lieu environ. Espérons que Monsieur le prefet usant du pouvoir que lui donnent les articles 6 et 7 de la loi du 21 mai 1836 sur les chemins vicinaux, et prenant en considération le sacrifice que fait la commune de toutes ses ressources, voudra bien faire contribuer à son achèvement les communes environnantes, pour lesquelles ce pavé sera aussi d'une grande utilité.
 
Voici les communes, qui selon moi doivent y concourir; car elles sont obligées d'y passer pour s'approvisionner de charbon et conduire leurs denrées à Valenciennes; Ce sont : Saulzoir, Montrécourt, Haussy, Saint Aubert, Avesnes les Aubert, Saint Hilaire, Saint Vaast, Quiévy, Villers en Cauchie, arrondissement de Cambrai, Avesnes lez sec, Noyelles sur Selle, Douchy, Denain, arrondissement de Valenciennes.
 

Il faudra plusieurs délibérations et échanges avec la préfecture pour aboutir au pavage du chemin d'Haspres à la Croix Sainte Marie. Les travaux se terminent en 1849 pour donner lieu au chemin de grande communication n°45 de Denain à Saint Vaast.

Pour tous ses efforts (et celui du contribuables), une médaille d'or lui est décernée au titre de l'amélioration remarquée de la vicinalité pendant les années 1843 et 1846.

 
Extrait des mémoires de la société d'agriculture
 
Jusqu'en 1836, l'importante commune d'Haspres, canton de Bouchain, était inaccéssible. De mauvais chemin de traverse, impraticables la plus part du temps, lui permettaient à grande peine de communiquer avec les communes voisines et de gagner la route royale n°29 de Rouen à Valenciennes, pour arriver à Valenciennes et à Bouchain. Tout ce qui avait été fait jusqu'alors dans l'intérêt de la vicinalité passait chaque année inaperçu. A cette époque, Monsieur le maire fit sentir au conseil municipal combien il importait à la commune de s'ouvrir un débouché principal qui la mit en relations faciles et avec les environs et avec les chefs lieux d'arrondissement et de canton. Ce ne fut pas sans peine qu'il détermina ses administrés à faire les sacrifices extraordinaires nécessaires pour la construction du chemin le plus utile; et cela se conçoit, car il ne s'agissait de rien moins que d'une dépense de 50.000 francs pour établir un pavé de près de six kilomètres, conduisant à la Croix Sainte Marie, point culminant et central d'un groupe de communes importantes.
 
Ce n'était pas tout de construire; il fallait songer, sous peine de perdre, en quelques années, le fruit d'aussi énormes dépenses, à l'entretien des travaux. C'eut été pour la commune une charge au dessus de ses forces, même quand elle aurait, au préjudice des autres chemins, concentré toutes ses ressources spéciales, ordinaires et extraordinaires, sur ce seul chemin, le principal sans doute, mais non l'unique voie de communication indispensable. Pour s'éxonérer de cet entretien dispendieux, il n'y avait qu'un moyen : faire déclarer ce chemin de grande communication, création nouvelle de la loi qui venait d'être promulguée sur les chemins vicinaux. C'était chose fort difficile. Cependant on y a réussi en 1846, après dix ans d'efforts dont la plus large part, selon nous, revient à M.Caullet, maire d'Haspres.
 

Augustin Aldebald Caullet décède à Haspres le 10 janvier 1857, à l'age de 73 ans.

Auguste Elie Joseph Caullet :

Augustin Elie Joseph Caullet est né à Haspres le 25 février 1814, fils d'Augustin Caullet et de Adélaïde Bruneau, il succède à ses parents à l'exploitation de la ferme de Fleury.

Comme son père il embrasse une carrière politique et est élu maire d'Haspres de 1867 à 1884.

La halte de Fleury :

Convaincu des nombreux avantages que pourrait apporter le chemin de fer à son affaire, Auguste Caullet multiplie les interventions auprès des compagnies de chemins de fer pour obtenir une halte au hameau de Fleury.

Conseil Général 1878

Ainsi, en 1870 la compagnie anonyme des chemins de fer de Lille à Valenciennes envisage de faire traverser une de ses lignes par la vallée de la Selle. Auguste Caullet n'hésite pas à promouvoir la commune « Haspres, village de 3500 habitants où se trouve deux fabriques de sucre, trois moulins à farine, cinq brasseries, un four à chaux, une carrière de pierre blanche et divers ateliers de tissage occupants 1500 ouvriers pour Roubaix, Tourcoing, Cambrai et Valenciennes.» Haspres ne posséde que 2900 habitants à cette époque !

En février 1888, la compagnie du chemin de fer du Nord indique qu'elle est prête à concéder l'arrêt réclamé en faveur du passage à niveau de Fleury, si la commune d'Haspres prenait à sa charge les frais d'aménagement que nécessite le dit arrêt. Cette proposition est rejettée par le conseil municipal.

Conseiller général

Auguste Caullet se présente le 9 novembre 1873 au poste de conseiller général, en remplacement de Monsieur Carlier démissionnaire. (SRC : Echo de la frontière)

Tentative d'influence ?

 
Pavage de la rue de la vierge - délibération du 10 août 1881
 
Monsieur le Maire expose au conseil municipal que la rue de la Vierge, du côté du chemin de grande communication n°45, étant en très mauvais état, il serait urgent d'y construire un pavé, pour faire cesser les plaintes des habitants de ce quartier.
Que désireux de leur donner satisfaction, il a fait dresser par Messieurs les agents voyers, un devis des travaux à éxécuter, le quel s'élève à la somme de 1700 francs.
Que les ressources budgétaires de la commune ne permettant pas de couvrir cette dépense, il avait réussi à obtenir cette somme, à titre de don de Messieurs César et Jules Caullet, Ambroise Mercier et Henri Cossiaux, habitants d'Haspres.
 
Le projet n'ayant pas abouti, Ernest Lestoille élu aux élections de 1884 fait réaliser un nouveau devis par l'agent voyer cantonal à Denain. Un budget de 1000 francs à prendre sur les fonds libre de la commune est adopté pour la réalisation des travaux.
 

Aux élections municipales du 4 mai 1884, Auguste Caullet laisse la place à son fils Jules qui est tête de liste. Celui ci est largement battu par Ernest Lestoille. Les meubles sont néanmoins plus ou moins sauvés, car César Caullet (frère de Jules) fait son entrée au conseil municipal. Grâce à ce tour de "passe-passe" (et à la voix de César), le 21 décembre 1884 Auguste Caullet est élu délégué au bénéfice de l'âge en vue des élections sénatoriale (*) du 25 janvier 1885 dans le département. César lui succédera en 1887.

(*) En vertu de la loi du 2 août 1875, le collège élisant les sénateurs comprend des députés, des conseillers généraux, des conseillers d'arrondissement et des délégués élus parmi les électeurs de la commune.

Debit de tabac au Fleury :

Nous trouvons également cette demande adressée au conseil général : le hameau de Fleury dont la population augmente chaque année et s'élève pendant la fabrication de sucre à 300 habitants, s'approvisionne difficilement de tabac. Le commune d'Haspres formant la limite de la première zone, les bureaux de tabac sont souvent peu approvisionnés. Le soussigné Auguste Caullet a l'honneur d'emettre le voeu qu'il soit crée un débit de tabax au hameau de Fleury. Cette demande est adopté par le 2° bureau.

Auguste Elie Caullet décède à Haspres le 10 avril 1889.

Le moulin de Fleury

Dés 1811, Augustin Caullet et Adélaïde Bruneau s'interessent à l'installation d'un moulin a farine sur les berges de la Selle. L'ingénieur en chef des ponts et chaussées de Lille, réalise en 1813 le plan nécessitant la modification du tracé de la Selle pour l'établissement du moulin.

Le moulin est autorisé à fonctionner par un arrêté prefectoral du 7 juillet 1820. Il est équipé dans un premier temps d'une roue à aube et d'une meule nécessaire à la fabrication de la farine. Ensuite, une seconde roue sera installée pour faire fonctionner un moulin à huile (tordoir) et enfin une troisième roue à aube pour le fonctionnement de la sucrerie (1837).

Le tordoir a du fonctionner de 1820 à 1840.

En 1834, les concurrents Xénophon Leducq (négociant, demeurant à Arras) et Bury (meunier, demeurant à Noyelle sur Selle), formulent une demande de modification du système hydraulique de leurs usines située à Noyelle. Cette demande fut pour le Sieur Caullet propriétaire du moulin et de l'usine supérieur, l'occasion de plaintes.

 
(1°) Que le barrage des moulins de Noyelle, tel qu'il est, ne fait hausser les eaux qu'à 2m30 en contre bas du dessus des berges, au point où le sieur Caullet, propriétaire de l'usine supérieure, a été autorisé à établir son moulin.
 
(2°) Que le sieur Caullet a fait descendre le dessous de ses roues à 0m41 plus bas que le même niveau que l'arrêté du préfet du Nord, du 7 juillet 1813, constatait avoir été à cette époque le niveau des eaux ordinaires; pour preuve faite et rapportée, être ensuite statué ce qu'il appartiendra, les dépens en ce cas réservés;
 
 

Une ordonnance royale de 1838, déboute la requête des sieurs Leducq et Bury et les condamne en tous les dépens.

En 1854, le moulin est loué pour 9 années à Eugène Tessier.

L'activité du moulin est suspendu durant la première guerre mondiale. A la libération d'Haspres en octobre 1918, les batiments sont fortement endommagés.

En 1921, le moulin est vendu à Monsieur Duverger de Cambrai (électrificateur de la commune).

Le batiment du moulin, ainsi que la grande maison de la sucrerie sont vendus en 1961 au Docteur Wacheux, radiologue à Denain. Il ne reste de nos jours que la partie des soubassements du batiment.

Le moulin de Fleury

La sucrerie de Fleury

En 1837, le moulin est équipé d'une troisième roue hydraulique afin de faire fonctionner une râpe et une presse pour une future sucrerie. L'affaire n'est pas sans difficulté, car le propriétaire du moulin de Noyelle situé en aval s'oppose à cette réalisation. La prefecture donne son autorisation à la construction de la sucrerie en 1840.

En 1859, le service des ponts et chaussées demande à Augustin Caullet fils, la réalisation d'un déversoir pour l'ensemble de ses usines.

La société "Caullet et Cie" est constituée en juillet 1882 par Augustin Caullet fils (68 ans) et son fils César (42 ans). Le siège de la société est implanté dans les bureaux de l'usine, sise à Haspres au lieu dit de Fleury. En paiement de leur intérêt s'élevant pour Auguste à 18 parts et César à 7 parts (soit 125 000 francs), Messieurs Caullet ont apporté à la société différents immeubles et matériel, le tout situé à Fleury et construit, sur environ 88 ares 78 centiares de terrain. Les commanditaires ont apporté selon leurs parts d'intérêt, une somme de 75000 francs, payable en espèces à la caisse de la société. La société est administrée par César Caullet sous le contrôle de son père Augustin. César Caullet a la signature sociale et la direction exclusive des affaires de la société. (SRC : Echo de la Frontière)

En 1884, l'ouverture de la ligne de chemin de fer "Valenciennes - Busigny" et l'installation d'une halte au hameau de Fleury, favorise l'expédition de sucre.

En 1898, c'est Georges Caullet, fils de César qui reprend la sucrerie.

En mars 1918, les Allemands démolissent la sucrerie, le pont sur la Selle et son vannage. Après guerre, la sucrerie ne sera pas reconstruite.

La ferme de Fleury

Le numéro de février 1895 de la revue agricole, industrielle, historique et artistique, nous donnes une excellente description de la ferme et de son fonctionnement. La ferme est alors tenue par Jules Caullet et sa femme. Edmond Lefebvre, rapporteur de l'article, emploi un style bucolique et un ton élogieux en faveur du propriétaire de la ferme de Fleury. Il propose dans l'article d'accorder aux ouvriers de Monsieur Caullet la récompense prévue dans le programme du concours.

Description de la ferme

La ferme de Fleury est bâtie sur les bords de la Selle, à la suite du moulin et de la fabrique de sucre. Elle a la forme d'un vaste rectangle. L'entrée de la maison d'habitation en forment un des côtés; la grange, le côté du fond. A droite les étables des vaches laitières au nombre de 40; celles des jeunes élèves et des taureaux, en même nombre; une écurie contenant 20 chevaux de trait en bon état. A gauche : les ateliers d'entretien, forge et charronnage; puis les étables des boeufs de trait contenant 12 boeufs et des vaches à l'engrais; puis des bergeries pour 250 moutons. Derrière la grange, une seconde cour et des hangars où sont rangés tous les équipages de la ferme : chariots, moissonneuse-lieuse Johnston, faucheuse, rateaux mécaniques, plantoir Schmyt à socs articulés, charrues, etc, etc...

La première cour est très grande et reçoit le fumier de toutes les écuries qui l'entourent : au centre on remarque un bel abreuvoir, nécessaire à toutes les fermes importantes, où viennent se rendre toutes les eaux pluviales, pour s'échapper ensuite vers la rivière par un trop plein qui en règle le niveau. Auprès de l'abreuvoir un immense pigeonnier, comme l'on en voit dans toutes les anciennes fermes.

Appuyés contre les granges, un manège qui actionne la machine à battre, et un grenier à différents étages où le grain est amené tout repassé par une hélice et des élévateurs. On l'ensache ensuite par des trappes comme dans les moulins.

La ferme de Fleury est en parfait état d'entretien, les écuries bien aérées, bien propres et blanchies à la chaux. Les chevaux sont en très bon état; les vaches bien choisies, et les jeunes génisses qui doivent les remplacer donnent de bonnes espérances. Toute la ferme est éclairée chaque soir à l'électricité produite à bon marché par la chute d'eau de la rivière.

Importance de la culture :

L'exploitation de Monsieur Caullet s'étend des bois de Thiant jusqu'à la rivière et représente environ 180 hectares de culture. La bettrave est cultivée pour alimenter la sucrerie construite en 1830 (l'une des premières du pays). Monsieur Caullet pratique l'assolement de quatre ans : 1/4 de betteraves, 1/3 de blés de betteraves et de trèfle, 1/4 d'orges et d'avoines, 1/6 de prairies artificielles. L'amendement (fertilisation des sols) est fournie par la sucrerie.

Installation d'une blanchisserie

L'industrie du tissage prend une part importante dans le développement économique de la commune, ainsi en 1931 Georges Dion installe une buanderie blanchisserie mécanique de linge au hameau de Fleury. Les procédés de blanchissage seront ceux couramment employés : lessives et savons.

 
Haspres - Genealegrand
© 2018 - Olivier LEGRAND