Le jour de l'ascension, c'est à Haspres "la fête au village" ou plutôt faut il dire c'était la fête au village. Le jeudi de l'ascension, c'est à Haspres la traditionnelle procession en l'honneur de Saint Hugues et Saint Achaire, patrons de la paroisse, qui se déroule à l'issue de la grande messe, de l'église à la chapelle Notre Dame de grâce, emmenée par les canonniers et la fanfare municipale.
Le film de la fanfare d'Haspres réalisé en 1971 retrace parfaitement l'esprit de cette vieille tradition. Je ne peux m'empêcher de citer une fois encore l'abbé Bourgeois alors curé de la paroisse : "Mes chers amis, qu'est ce que l'ascension, c'est la ducasse d'Haspres. La réponse est légendaire chez nous. Et si elle n'a pas été formulée ainsi, elle méritait de l'être.
Dans des temps pas si lointain, cette fête attirait une foule immense au centre de la commune ou s'installaient de nombreuses attractions foraines.
Le cortège se formait sur le parvis de l'église après l'office, les cannoniers et musiciens en tête. Derrière marchaient les jeunes enfants en aube immaculée de la communion solennelle, puis l'écusson de la prévôté porté par les enfants de choeur. Suivaient ensuite les reliques des deux Saints Patrons portés sur les épaules des cultivateurs de la commune. Venaient ensuite l'abbé Bourgeois qui précédait une foule de plusieurs centaines de personnes.
Une fois arrivée devans la chapelle Notre Dame de Grâce, décorée pour l'occasion, le cortège s'immobilisait pour laisser la parole à l'abbé Bourgeois :
En faisant cette procession, nous sommes fidèles à la tradition, bien sûr, mais une tradition a le droit de survivre si elle reste chargée de souvenirs connus, si elle véhicule un esprit, si elle nous interpelle dans le présent.
Notre histore locale qui, durant des siècles, a gravité autour d'une prévôté de bénédictins, est riche en événements, dit il, dont nous devons garder mémoire. Elle souligne les sentiments profonds et les attitudes chrétiennes de nos ancêtres.
L'abbé Bourgeois aimait rappeller à cette occasion la vie de notre village à travers les ages, notamment la création d'un hopital accueillant les "perdus d'esprit, les personnes atteintes de frénésie ou encore les acariatres". C'est ainsi qu'a la suite de ces maladies, implorant la guérison de la part de Saint Hugues et Saint Achaire on venait de partout pour les maux de tête.
Nos ancêtres avaient le sens de l'hospitalité, le sens des plus pauvres et une grande charité pour les malades. Persévérance, reconnaissance et respect des personnes telles sont les qualités inspirées de l'Evangile dont ils ont fait preuve.
Le cortège reprennait ensuite le chemin l'église pour clore la procession.
Même si cette tradition à perdu un peu de sa superbe de nos jours, elle continue tout de même.
Sources utilisées : Souvenirs personnels, coupures de presse.