Au printemps 1202, le comte de Hainaut Baudouin et plusieurs seigneurs de la région partent en Terre Sainte. Rejoints par les guerriers Flamands, Brabançons, Hainuyers et Cambraisiens, ils vont livrer de terribles combats autours de Constantinople. Après de hauts faits d'armes Baudouin est sacré Empereur de Constantinople. Hélas il est capturé et massacré en 1205 au siège d'Andrinople par le roi des Bulgares.
En 1214, l'Empereur d'Allemagne Othon IV allié au roi d'Angleterre Jean Sans Terre, au Duc de Brabant, au comte de Flandre mari de Jeanne de Constantinople, se présente devant Valenciennes en vu de conquerir la France. Le roi de France Philippe Auguste avec une armée largement inférieure s'avance jusqu'au environs de Bouvines (non loin de Lille) pour lever bataille. Le 27 juillet 1214, après une bataille acharnée les ennemies subissent un desastre épouvantable, le roi Philippe Auguste est victorieux.
Charles Laurent souligne dans son ouvrage Histoire de la Franche Ville d'Haspres, qu'il existait dans les archives de la prévôté d'Haspres une copie de l'acte de fondation en 1218 d'un hopital à Haspres par Odon, abbé de Saint Vaast d'Arras. Cette maison était construite pour "y soigner les malades" mentionnent les archives d'Arras.
En octobre 1230, est fondée à Haspres par Wautier chamoine de Cambrai une abbaye de femmes. Ce monastère de religieuses qui fut appelé "le Conseil Notre Dame" de l'ordre de Saint Victor de Paris, plus connu aujourd'hui sous le nom de pigeonnier, vieux couvent ou encore la cense de Maugré, était dirigé par l'abbesse Alice d'Auxy.
Toutefois les religieuses ne devaient y rester que très peu d'année. Haspres n'étant pas un lieu très sûr, elles partirent pour Tournai en 1233. Le monastère fut rapidement dévasté par les troupes de passage. Les batiments furent transformés en une cense fortifiée.
En 1231 la lêpre sevit à Haspres. L'évêque de Cambrai Godefroid déclare : qu'ayant converti la maison des lépreux d'Haspres en monastère, il a donné aux religieuses la chapellenie affectée à cette fondation, laquelle était possédée à titre viager par le chapelain Pierre d'Haspres. Toujours d'après Charles Laurent le lieux dit "la léproserie" pouvait peut être se situer au lieu dit de la "maladerie", en face de la chapelle au bois sur le territoire de Verchain. Des traces de constructions anciennes y auraient été trouvées.
En 1244 de nouvelles complications politiques surviennent. Marguerite de Constantinople, comtesse de Flandre et de Hainaut, épouse Bouchard d'Avesnes en premières noces. De cette union naissent trois enfants dont Jean d'Avesnes. Elle épouse en secondes noces Guillaume de Bourbon Dampierre, d'ou naît Guillaume de Dampierre, le fils sur lequelle elle reporte toute son affection. Les enfants du premier mariage se voient ainsi déshérités. Des discussions sur le sujet éclatent partout dans la région, le pays se divise en deux camps :
- Le Hainaut avec les d'Avesnes
- La Flandre avec les Dampierres
En 1246, Saint Louis tente de restaurer l'équité. Guillaume l'ainé des Dampierres recevrait la Flandre, la Zélande, le pays de Waes, les quatres métiers, la chatellenie et garenne de Cambrai. Jean l'ainé des d'Avesnes recevrait lui le comté du Hainaut et ses dépendances.
Malgré cela la colère de Marguerite surnommée la "Reine Noire" contre son fils Jean D'Avesnes ne s'atténue pas. Elle abandonne le Hainaut en 1253 à Charles d'Anjou frère du roi Louis IX. Cet acte a pour conséquence de déclencher la marche des troupes de Charles d'Anjou contre celle de Jean d'Avesnes qui ne cédra ses terres que par la force. En 1254, Crevecoeur, le chateau fort d'Haussy, Saulzoir et Haspres sont incendiés ! Le siège de la ville de Bouchain est évité de justesse. Finalement en 1257 après milles incidents et démélés un traité de paix est signé.
En 1291, Jean II d'Avesnes tente de s'emparer des privilèges de la ville de Valenciennes, en vain car les habitants ne se laissent pas faire. Cette nouvelle période troublée va causer de graves dommages aux abbayes de l'Ostrevant; notamment celle d'Haspres qui sera dévastée.
En 1297, tous ces démélés se terminent par la conclusion de l'alliance Franco Hennuyère.
