Vers 1102, l'Empereur d'Allemagne Henri IV brûle et rase les chateaux de Bouchain, d'Inchy, de l'Ecluse ainsi que d'autres forteresses. Il brûle et ravage ainsi tout l'Ostrevant. Une nouvelle époque de massacres et de batailles entre les Seigneurs commence alors.
Ce siècle est marqué par l'établissement de chartes qui vont régir la vie et les relations entre les hommes. Celles ci sont issus des anciennes lois germaines influant sur le droit pénal qui régit les rapports sociaux. Le loi du Talion est reprise dans les chartes. "Celui qui a tué sera mis à mort; celui qui a fait perdre un membre le perdra aussi".
En 1122, Rainars de Denain se distingue contre un certain Gérard Maufilâtre, Seigneur de St Hubert qui pillait le Cambrésis à la tête d'une bande d'aventurier. Une fois encore le pillage et la désolation arrive jusque Haspres.
En 1150, Baudouin Comte du Hainaut fixe dans une charte la restitution à l'église de tous les biens qui lui avait enlevés et qu'il s'était injustement appropriés.
En 1151, les Dames de Denain cherchaient de plus en plus à s'emanciper totalement; C'est pourquoi le Pape Eugène II (ou III) fulmina contre celles ci au travers d'une Bulle par laquelle il leur reprochait de ne pas se conformer entièrement à la règle des benédictines. Godescale, évêque d'Arras fut chargé de les ramener dans le droit chemin. Loin de répondre à l'autorité papale, les Dames de Denain méditèrent à leur autonomie. Cette resistance à l'autorité religieuse, n'ai pas une fait isolé et elle se propage dans les abbayes du Hainaut et de l'Ostrevant. La prévôté d'Haspres se prétendra royale et fera valoir que sa fondation remonte à Pépin d'Héristal. En 1437, elle luttera ouvertement contre le cardinal Lecomte, qui voulait s'emparer d'elle comme d'un bénéfice.
1176, Baudouin comte du Hainaut fixe les us et coutumes de la Franche Ville d'Happe, appartenant à la prévôté de St Vaast d'Arras. Cette charte n'oublie pas son seigneur, il y est stipulé que chaque maison doit par an au comte, une huitelée d'avoine et trois deniers par an. Quelques modifications seront apportées notamment dans le domaine de l'administration de la justice à Haspres, suite à un accord conclu entre le comte Baudouin et Jean - abbé de St Vaast. La charte fixe les règles à suivre dans le cas où un homme d'Haspres commettrait un meurtre ou occasionnerait des blessures soit dans Haspres, soit dans le restant du conté. Ces lois allaient être appliquées jusqu'en 1793. Quelques uns des droits que Baudouin V s'étaient réservés à Haspres sont donnés par lui en fiefs à plusieurs chevaliers. Otton Trasegnies, entre autre, obtint en 1187 une partie des droits de vinage.
En 1181, le comte du Hainaut incendie et pille à nouveau les villes et villages de l'Ostrevant. Haspres n'est bien sur pas épargné.
D'après l'abbé Hossart, l'année 1185 est marquée par de graves démélés entre Baudouin V comte de Hainaut et son beau frère Philippe d'Alsace comte de Flandre. Le comte de Flandre à la tête de l'ennemi penetre dans le Hainaut. Il laisse partout sur son passage des traces de la plus affreuse dévastation. Toute la région entre Cambrai et le Quesnoy est ravagée, Haspres sur le passage des armées ennemies allait de nouveau subir les rigeures de la guerre.
Les pillages incessants ne semblaient pas encore suffisant pour provoquer la misère du peuple. Ainsi l'hiver 1196 fut très rude dans la région de l'Ostrevant. Il parait que la récolte fut détruite et que le prix du blé en fut décuplé.
Martin I°, XLIV° abbé de Saint Vaast (1155-1184)
Usé de vieillesse, et désirant donner à Dieu seul les dernières années de sa vie, il avait aupraravant fait batir à la prévôté d'Haspres un hospice pour les voyageurs.