Dans la "rue de la fontaine", les maisons ont conservées l'allure typique de notre région. On peut encore y apercevoir les larges ouvertures au bas des maisons (blocures) de nos ancêtres mulquiniers, ainsi que certaines batisses melant pierres blanches et briques rouges.
A la base de cette fontaine une source donnant un mince filet d'eau emplissant un large bassin, que l'on appelait autrefois la Sainte Fontaine.
Le filet d'eau générée par la source, traverse le parc Forget pour se jetter dans la Selle, au lieu dit le tio riot (petit ruisseau). On observe encore le long de ce ruisseau près de l'école des garçons les anciennes structures d'un élevage de truite.
La fontaine était dédiée à Saint Achaire, qui avait pour réputation de guérir les Acariatres. Autrefois, le 15 septembre, jour de la Saint Achaire, on venait à la fontaine y jeter des épingles.
Le jet d'épingle était une tradition entretenue par les jeunes filles qui leur confirmait si elles se marieraient et auraient des enfants.
Au fil du temps, la tradition fut modifiée et chaque troisième dimanche de septembre, jour de la ducasse, les canonniers venaient tirer quelques salves, pour que l'eau de la fontaine reste limpide toute l'année. On raconte qu'une année, la coutume n'ayant pas été respectée, l'eau en fut troublée. Les anciens racontaient que ce fut l'oeuvre d'un facétieux voisin qui ne manquait pas de faire remarquer le phénomène.
La belle fontaine merveilleuse de Saint Hugues et Saint Acaire patrons de la franche ville et prevosté le comte dudit Haspres. Le ruisseau de la ditte fontaine doit avoir six pieds et demie de largeur entre les héritages et tout le long jusqu'à la rivière comme de toute antienneté, pour faciliter tant plus l'écoulement des eaux de la ditte fontaine; à la charge de la massarderie.
Un devis de réparation dressé en 1808 nous donne un aperçu de son état : le pourtour des murs et des marches qui conduisent à la fontaine sont en parties démolis, les herbes, arbustes et autres plantes ont poussées dans les joints de maçonnerie au point que les murs en sont couverts, leurs racines les dégradants. Le bassin de la fontaine, les lavoirs et la rigolle qui conduit les eaux à la rivière de Selle n'a plus d'écoulement et les eaux y croupissant gatteront la source, si on tarde à la curer à vif fond.
En mai 1830, un devis établit par le Sieur Vallez, architecte à Valenciennes, indique que les murs de la fontaine sont entièrement détruit. D'important travaux de maçonnerie sont donc réalisés.
De nos jours l'eau de la source est utilisée par les agriculteurs de la commune.
Avant l'arrivée des lessiveuses et autres machines à battre le linge (batteuses), la fontaine servait également de lavoir. Le linge était battu, savonné et frotté à la brosse de chiendent. Entre deux battées, les langues se déliaient et ne ménagaient personne !
Sources utilisées :
- Voix du nord année 1948
- Série O ADN
- Terrier d'Haspres de 1750