Il existait autrefois plusieurs confréries placées sous le patronage d'un saint. L'histoire des métiers de Valenciennes et de leurs Saint Patrons de l'abbé Cappliez, nous apprend que les communautés les plus influentes, comme les drapiers, merciers ou autres marchands furent constituées les premières; puis sont venues les plus utiles, comme les boulangers, les bouchers, les cordonniers, etc.
Plus une ville comptait d'association, plus elle était puissante.
Les confréries corporatives étaient régies par des chartes, présentant un ensemble de status et d'ordonnances qui réglant la conduite des métiers. Il est difficile de retrouver ces documents, nous pouvons tout de même mentionner la charte de la confrérie des archers de Saint Michel.
Un autre document intitulé Compte de la confrérie de Saint Nicolas, représentant les recettes en argent provenant des rentes appartenant à cette confrérie, nous est parvenu.
Le compte est présenté par Jean François Louvion, mayeur, pour la période du 9 mai 1721 au 9 mai 1722, le tout à la monnaie du Hainaut.
1 - Recette en argent provenant des rentes appartenant à la confrérie
Les hoirs Noël Marchant pour le jardin Mereau, tenant à la rue de Fleury et des tous sens aux warescaix doivent 5 livres
De Jean Louvion pour son héritage tenant à la ditte rue de Fleury, tenant à la ditte rue de Fleury et à la rue des planques : 2 sols
De la veuve Nicolas Devignes pour sa maison et héritage, tenant à la ditte rue de Fleury et à la rue des planques du côté de Valenciennes : 2 sols.
De la veuve Martin Neufeglise pour l'héritage du Heaulme à présent et faisant partie du grand Cerf entre deux ponts tenant à l'héritage Antoine Mercier et à la rivière.
De Pierre Flahaut pour son héritage, tenant à la place des Chesnes et à la maison ou réside le Sieur Pasteur au lieu du Sieur Bailly : 12 livres
De Jean Marchant et consort pour leur héritage en la rue de Saulzoir, tenant à la rivière et aux hoirs Michel Cannone : 2 sols
De Monseigneur le révérend prévôt d'Haspres pour un boiteau de terre enclavée dans les 43 mencaudées de la prévôté, venant de Jean Laumonier données à la ditte confrérie l'an 1495 depuis donnée en arrentement pour douze sols et 4 sols : 42 sols
De la ditte veuve Nicolas Devigne, pour le jardin colinet en la rue Sainte Fontaine, tenant à la rivière et à l'héritage Ferdinand Delmotte : 8 sols
De Jean Taisne pour une partie de l'héritage Paul Bastien à la ditte rue Sainte Fontaine : 2 sols, 6 deniers.
De Jean Marousez pour son héritage à la ditte rue : 2 sols
Et la veuve Pierre Hautemant pour son héritage à la ditte rue, tous les trois ne faisant ci devant qu'une : 1 sol, 6 deniers
Somme totale des dittes rentes pour l'an 1721 : 8 livres, 8 sols
1 - Recette des bled des censes fait par le dit mayeur compteur pour la dépouille de l'aoust 1721, terme de ce compte.
Philippe Colau demeurant à Villers en Cauchie pour une mencaudée et une mesure des terres, labour, sur le terroir, dudit Villers en Cauchie, en trois pièces, repris dans le bail rendant par chacun an a la ditte confrérie au jour de
Saint Nicolas, cy pour l'eschéance du 6 de décembre 1721 : 6 mencaudées de bled.
De Jean Marousez pour deux mencaudées au terroir d'Avesnes le Sec, tenant au terres du temple, doit chacun au dit jour : 3 mencaudées de bled
Du dit Marousez pour une mencaudée au terroir d'Onnaing tenant aux 43 mencaudées de la prévoté, doit 1 mencaudée et 2 boiteau de bled.
Nombre du bled des censes pour le terme et année de ce compte, porte 10 mencaudées et demie de bled.
Revendu 10 mencaudées à divers personnes et à divres prix pour la somme de trente cinq livres 4 sols tournois monois d'Haynaut, l'autre vasseau de bled est pour payer une année de rente que la ditte confrérie dout au mondit Seigneur
Reverend prévôt d'Haspres échu au jour de Noël 1721.
Total des recettes porte la somme des quarante trois livres, douze sols tournois.
Mises et paiement fait par ce présent compteur sur et allencontre de recette avant ditte, comme il s'ensuit :
Au Sieur pasteur et clerc pour une année des offices Saint Nicolas et obit des confrères échu le 6 et 7 de décembre 1721, leur a esté payé compris la retribution pour bénédiction du Saint Sacrement : 12 livres, 12 sols.
A eux pour l'obit Nicolas Devigne, chanté au mai 1721, conformément au testament dudit Devigne : 3 livres.
Aux confrère, pour avoir assisté audit obit comme d'ordinaire : 1 livre, 15 sols.
Aux enfants chantant audit obit : 5 sols.
Pour les offrandes distribuées aux confrères pendant l'année de ce compte : 10 sols.
Aux confrères pour leurs droit d'avoir assisté aux offices Saint Nicolas pendant l'année de ce compte : 6 livres.
A Monsieur le révérend prévot d'Haspres pour une année de rentes que la ditte confrérie lui doit pour l'amortissement de rente en argent echu au Noël 1721, lui a esté livré un vasseau de bled venant des rendages cy devant dit.
A la femme Nicolas Doisy pour un flambeau de deux livres, livré au mayeur de confrère de l'année 1721 et la façon de deux chandelles, la somme de dix livres, deux patars comme il se voit par la quittance datée du 14 juin 1721 : 10 livres, 4 sols.
A Charles Taisne, lui a esté payé la somme de 20 livres pour la dépense du souper fait entre les confrères, le jour de Saint Nicolas. Les dits 20 livres provenant de trente cinq livres, 1 sol du bled revendu, comme les "8" de Philippe Coulon qu'il doivent revenir
à la confrérie, ont esté employé a acquiter onze livres douze sol à Marc Antoine Lagrue, comme il se voit par son compte rendu le 9 de mai 1721 et huit livres, huit sols a Nicolas Mereau pour plusieurs voyages et argent avancé à la ditte confrérie par ainsi les dits 20 livres n'ont esté que transposée à la place des dit 8 de confrères.
Au sus dit confrères pour avoir porté en procession l'image de Saint Nicolas au jour de l'ascension et St Croix 1721.
Pour dépense au fermier amenant leurs rendage a esté payé deux "pois" de Pierre de 14 sols.
Au mayeur et confrères pour la formation de ce présent compte leur a esté payé 2 livres.
Au dit mayeur et confrères pour leurs présences à l'audition de ce présent compte comme droit ordinaire a esté payé 4 livres.
Somme des mises de ce présent compte, portent soixante trois livres tournois.
Et la recette ci devant porte 43 livres, 12 sols tournois. Ainsi apert que le dit mayeur, compteur pour avoir plus payé que reçu a bonis de 19 livres 8 sols tournois. Ouy clos et examinée par le dénomé au principe le jour, mois et an avant
dit témoignage, signatures : Philippe de Cuinhiem, Jean F. Louvion, Charles Taisne, Jean Taisne, Marc Laumonier.
Le dit mayeur a remi 20 livres le jours de Saint Nicolas le 6 décembre de l'an 1722 provenant du bled de la cense Jay (Jauray ??), escrit le mot pour mémoire, le 8 décembre 1722, signé Jean F.Louvion.
Fêté le 6 décembre dans l'Est et le Nord de la France, Saint Nicolas voit le jour à Patare en Lycie. Tout au long de sa vie, il fait preuve de charité pour les pauvres. Le siège de Myre devenu vacant, Saint Nicolas est acclamé archevêque de cette ville.
Saint Nicolas est très populaire et de nombreuses corporations se rattachent à son patronage, parmi elles les drapiers, bateliers, voyageurs, merciers, dentelières, avocats, cirier, etc...
Il est également regardé comme le protecteur des enfants, des écoliers et des jeunes gens.
Ce bas relief présent dans l'église, représenterait d'après Guy Morelle Saint Nicolas. Nous savons au travers de l'inventaire sommaire de la prévôté, qu'il existait dans l'église une chapelle dédiée à Saint Nicolas.
La fête du patron se célébrait dans la chapelle du métier, ainsi les églises avaient autrefois de nombreux oratoires qui rayonnaient autour du choeur et de la nef. La chapelle du métier était la propriété des patrons et des ouvriers, elle était le centre de la vie corporative. Les ouvriers venaient y discuter les affaires du métier, y faire la lecture des chartes. Les confrères venaient assister aux baptêmes, aux mariages, aux enterrements des leurs, là encore qu'ils aimaient à reposer après leur mort sous les dalles si souvent témoins de leurs prières.