La famille des De Lestoille serait originaire de Picardie, leur patronyme pourrait provenir du nom d'un village de la Somme nommé "L'ETOILE" (80830), situé à 27 kilomètres au Nord Ouest d'Amiens.
Le nom provenant donc d'un toponyme, il s'écrivait de L'ETOILE puis DE LESTOILLE.
S'ils ne sont pas nobles, les De Lestoille font alliance avec les familles de notables des environs (DESVIGNES, QUARRE, DISELERS, DE LEWARDE, MARCHAND, etc...). Leur sépultures sont dans l'église. En 1789 la particule disparait car elle est mal vue.
Le nom De Lestoille apparaît à Haspres en 1602, avec Philippe De Lestoille nommé maître de la poste royale d'Haspres, succédant probablement à Jean Boulenghier, maître de poste en 1575.
Il y a lieu ici de raconter une anecdote survenue pendant la révolution au citoyen Jean Philippe François Lestoille (°29/03/1739 / +26/02/1816) :
Après la prise de Condé, de Valenciennes et de Mayence, les autrichiens envahissent la France en juillet 1793. L'armée Française se retrancha au camp de Famars. Début août, les troupes du duc d'York conjugées à celle du prince de Cobourg décident d'aller à la rencontre de l'armée française.
Instruit de ces mouvements de troupe, un peloton de cavalier français devait venir à Haspres la nuit tombée "l'en débarrasser de ses aristos". Le propriétaire de "l'auberge du boeuf" informé de cette nouvelle par un marchand ambulant, court en avertir aussitôt plusieurs notabilités, dont Jean Philippe François de Lestoille.
Surpris Jean Philippe François a juste le temps de se cacher dans sa grange et se glisse dans l'interstice existant entre le mur et le tas de fourage. Les cavaliers fouillent la ferme, mais ne trouve rien !
Après cet épisode, Jean Philippe François est forcé de s'enfuir et doit prendre le chemin de l'exil.
En avril 1794 les français chassent définitivement les autrichiens d'Haspres. En entrant dans notre village, les français se livrent au pillage, se rendent dans l'église pour enlever les vases sacrés et jeter les hosties. Le 1° frimaire an III, Jean Philippe François et son frère Charles Ernest sont arrêtés à Valenciennes et jeté en prison. Ses biens lui sont enlevés. De nombreux haspriens témoignent contre lui : on lui reproche d'avoir donné 2000 couronnes au Duc d'York, d'avoir emmener son grain hors de la commune et aussi d'avoir contribuer à faire périr les citoyens, de proférer des injures envers "les carmagnoles". Ces dénonciations jugées sans valeurs, il sort de prison et parvient à récupérer ses biens.
Après cette terrible epreuve, son épouse Isabelle Massart (°10/03/1740 / +02/01/1798) meurt d'épuisement. Beaucoup de ses parents ont disparu pendant la tourmente révolutionnaire. Ses cousins les Quarré ne sont pas revenus à Haspres et sont probablement mort en exil.
Jean Philippe François récupère son rang social, son fils devient maire d'Haspres de 1826 à 1831. Il décède en 1816.
