Refuge de la prévôté
 

Le(s) refuge(s) de la prévôté d'Haspres

Pour se mettre à l'abri des innombrables invasions, les religieux de la prévôté possédaient un pied à terre situé dans la ville de Valenciennes. Quelques informations concernant ce refuge sont parvenues jusqu'à nous. Mentionnons la gravure noir et blanc (ci dessous) figurant dans les chroniques de Simon Leboucq ou encore cette gravure colorée disponible à la bibliothèque de Valenciennes.

En novembre 1586, le comte de Mansfeld, lieutenant général du prince de Parme tient à Valenciennes un conseil de guerre avec le comte de Lalaing. Il est logé au Malanois, refuge d'Haspres.

L'inventaire sommaire de la prévôté indique le 3 juillet 1591, une autorisation donnée par Philippe II, à l'abbé de Saint Vaast, de vendre le refuge de Valenciennes, sis en la rue Cambrésienne, pour en acquérir un plus grand, où les religieux d'Haspres, "par incursions et hostilité de Cambray, ses prévôts et religieux qui paravant les troubles de ladicte ville soloyent demeurer à la prevosté et maison de Haspres ayent esté forcez se retirer en nostre dicte ville de Valenciennes en leur refuge et hostel".

Refuge de la prévôté d'Haspres à Valenciennes

En 1592, les commissaires apostolique accorde la permission de vendre l'ancien refuge d'Haspres à Valenciennes afin de pouvoir subvenir aux besoins d'argent de la prévôté. L'abbé de Saint Vaast, Monseigneur Sarrazin promet de donner aux religieux d'Haspres une retraite dans l'hospice de Saint Vaast dit de Malannoy au dit Valenciennes.

Refuge de la prévôté d'Haspres à Valenciennes
 
 
Refuge de la prévôté d'Haspres, Histoire ecclésiasticque de la ville et comté de Valenciennes par Sire Simon Le Boucq, prevost de Valenciennes, 1650, manuscrit 673 - Bibliothèque de Valenciennes.
 
 

L'hôtel de Malannoy (Mélannois)

Cet hôtel était situé sur la rive gauche de l'Escaut à Valenciennes, en face de la Salle le Comte, à peu prés sur l'emplacement des casernes d'infanterie. Après avoir appartenu à un sieur Pierard, receveur du roi, il fut ensuite la propriété de l'abbaye de Marchiennes, puis fut occupé pendant un an par les jésuites, et, en 1653, il était l'hôtel de la prévôté d'Haspres.

En 1656, un arrêt provisionnel du conseil de Malines, exempte le refuge du logement des gens de guerre, tant que les religieux y seront en corps.

En 1661, une permission est accordée au Sieur Nicodème Bourdon par M.Demaizière, ancien propriétaire du refuge a élever un bâtiment au dessus de la porte et d'établir les bois dans la muraille du refuge.

En 1676, la prévôté perçoit une recette extraordinaire de 16.000 livres, des religieuses de la Madeleine du couvent de Valenciennes, pour la moitié du prix de la vente du refuge de la prévôté d'Haspres, nommé Malannoy. Nota : cette somme n'entrera pas dans le total des recettes parce qu'elle doit être réemployée dans l'achat d'un nouveau refuge.

En 1677, le Roi ayant ordonné la construction d'un réduit près de la porte d'Anzin, les religieuses de Sainte Marie Magdelaine furent contrainte d'abandonner leur maison. L'ancien refuge de la prévôté dit le malannoy, leur fut vendu. La prévôté se mis alors à la recherche d'un autre refuge.

Un refuge temporaire

En 1683, la prévôté paye 600 livres au sieur Fourmentraux, demeurant à Valenciennes, pour une année de location de sa maison, rue N.D de la Chausse, qui a servi de refuge à la prévôté d'Haspres.

En 1687, la prévôté acquière au Sieur Delporte, la maison de la clef, rue de Cambrai à Valenciennes.

En 1689, pour fermer sa propriété des travaux de maçonnerie sont réalisés par le Sieur Bourdon. Celui ci reconnait que toute la muraille qui sépare le terrain du refuge, appartient à la prévôté.

L'inventaire de la prévôté réalisé le 18 janvier 1789 par le Sieur Liger, indique que le refuge de la prévôté se trouvait rue de Cambrai à Valenciennes.

Procès contre les hoirs de Pierre Payen, ancien concierge du refuge de la prévôté

En 1652 et 1653, Dom Doulcet prévôt d'Haspres alors réfugié à Valenciennes à cause des guerres et ne pouvant obtenir aucune ressource des fermiers épuisés par les calamités, emprunte à Pierre Payen la somme de 10.500 livres pour sa subsistance et celle de ses religieux. En 1653, le prévôt ayant obtenu l'autorisation de Monseigneur Haccart, abbé de Saint Vaast, fait au profit dudit Payen, une rente à promesse d'hypothèque de 525 livres.

En 1672, les hoirs (bénéficiaires de la succession) de Pierre Payen, ayant sollicité inutilement l'hypothèque et le paiement de leur rente, présentèrent requêtes à la cour contre la prévôté. Monseigneur Chasse, alors grand prieur, oblige la prévôté à payer annuellement aux dits hoirs, au lieu de la dite rente, 200 mencaudées de blé, jusqu'au rachat. La prévôté, racheta successivement cette rente aux quatre enfants de Pierre Payen.

En 1708, Marie Jeanne, la fille de Pierre Payen, attaque la prévôté pour obtenir le paiement d'un tiers de la part d'un de ses frères décédé sans enfant, trente ans auparavant, à moins que l'on ne prouve que cette part n'ait été remboursée. Elle demande en outre le tiers des deux cents mencaudées promis par gratification après l'entier remboursement des deniers capitaux. Dans le courant de la procédure, la dite Marie Jeanne attaque Ghilain Megueul son beau frère alors concierge pour l'obliger a représenter tous les papiers de leur père dont il était dépositaire. Après plusieurs sentences interlocutoires du conseil provincial de Valenciennes, on en rend une définitive en 1711 qui condamne la prévôté (quoi qu'elle ait prouvé l'entier remboursement des capitaux deniers de la dite rente) a deux tiers des dépenses, après avoir payé le tiers de 200 mencaudées de gratification et le dit Megueul à l'autre tiers.








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