Géologie
 

Les informations qui figurent ci dessous sont tirées d'une carte agronomique éditée à la papeterie générale Eug Mercier de Lyon, réalisée par Mr LADRIERE et Mr DUBERNARD en toute fin du XIX° siècle. Cette carte après lecture nous apporte de nombreuses informations, géologique et agronomique bien sûre, mais on y trouve également de nombreux lieux dit, ainsi que le tracé de la ligne de chemin de fer Valenciennes - Le Cateau.

Monsieur Jules Ladriere (1843-1923), directeur d'école et président de la société géologique du Nord est chargé en août 1897 par le conseil général (rappelons que Monsieur Caullet dirige la ferme de Fleury et est également conseiller) de la confection d'une carte agronomique. La présentation de son travail a lieu le 15 août 1898 devant les cultivateurs et représentants de la commune.

Pour réaliser son travail, Jules Ladriere a réalisé plus de 400 sondages du sol, à partir d'un vieux plan cadastral qui ne fournissait aucune indication d'altitude, ni de niveau.

Notice géologique

Age primaire : Les terrains primaires n'affleurent pas sur le territoire d'Haspres mais en partiquant des sondages on rencontrerait certainement des roches dévoniennes(*) à une profondeur variant de 50 à 100 mètres. Ces roches sont visibles dans la vallée de l'Hogneau.

(*) dévonienne : se dit de la quatrième période de l'ére primaire, pendant laquelle sont apparus les premiers vertébrés terrestres et les premières plantes vasculaires, ainsi que des terrains et fossiles datant de cette période.

Age secondaire : on trouve pour cette période :

Sables et argiles du Gault : Sables grossiers accompagnés de glaise compacte très pure.

La meule : sorte de grès verdâtre siliceux.

Le tourtia : sable formé surtout de grains verts de glauconise (silicate de fer et de potasse). A sa base le tourtia renferme de nombreux galets cimentés par de la silice ou de l'oxyde de fer.

Les dièves : marnes bleuâtres très compactes contenant 60 à 70% d'argile.

Les marlettes : marnes gris blanchâtres, très compactes imperméables (20% d'argile) visibles au fond de la vallée de la scarpe et au fond des carrières d'Haspres.

La craie à silex ou à cornus : Craie blanchâtre empatant d'énormes silex, vers la base du dépôt les silex font défaut; l'eau s'y infiltre aisément. Les escarpements qui bordent la Selle sont formés par la craie à silex. Sur la rive droite elle affleure d'une façon presque continue. On l'exploite comme pierre à chaux.

La craie grise : Craie dans laquelle il y a beaucoup de glauconie (silicate hydraté naturel de fer et de potassium de couleur verte) et souvent de phosphate de chaux. Quelques lambeaux de craie grise se voient dans les carrières d'Haspres.

La craie à batir : Craie grisâtre assez dure. Elle doit exister sur le territoire d'Haspres. On l'exploite sur le territoire d'Avesnes le sec jusqu'à la limite des deux communes.

Age tertiaire : Les couches tertiares qui affleurent à Haspres sont :

Le conglomérat à silex : amas de silex empaté dans une glaise verte ou brune ou dans du sable glaiseux. Il repose sur la craie et forme une couche imperméable.

Argil de Louvil : sorte de glaise plastique imperméable de couleur grisatre ou gris verdâtre. Elle accompagne le conglomérat. On la voie dans les talus des chemin de Saulzoir et de Denain, et dans les carrières de pierres à chaux. Elle affleure au lieu dit la Bouquette ou elle forme un massif important boisé (bois bouquette et de Saulzoir).

Age quaternaire : Les différentes couches constituant le terrain quaternaire sont représentées à Haspres. On y distingue 3 assises distinctes.

Assise inférieure

Le diluvium : amas de silex plus ou moins usé, réunis par le sable ou de la glaise. Une petite couche de sable grossier recouvre parfois ce dépôt. Il est visible dans les escarpements de la rivière de la Selle et affleure route de Bouchain.

La glaise : sable bleuâtre très fin, très argileux, compact. On peut constater sa présence vers l'extrémité Sud Ouest du chemin de Cambrai et au fond du ruisseau Monneval vers le bois de Thiant.

Assise moyenne

Le limon panaché : sable fin, ferrugineux (concrétions) surtout vers la base, couche compacte et humide qui affleure au lieux dits Les hautes frêtes, les Prisons, etc...

Le limon sableux : sous sol perméable, absorbe l'excès d'humidité du sol.

Le limon fendillé : argile sableux rougeâtre assez compact, humide lorsqu'il recouvre le limon panaché. On le voit dans le talus du chemin de Noyelles, de Cambrai, de Thiant.

Assise supérieure

L'ergeron : sable plus ou moins fin, jaune clair, très perméable, visible dans la plupart des talus de chemins : il est surtout très net au chemin de Noyelles, entre les routes de Bouchain et d'Avesnes le sec. Il affleure sur un certain espace entre le chemin de Thiant et celui de Valenciennes.

Le limon supérieur : argilo-sableux, rougeâtre, très développé sur le versant droit de la rivière. Sur le coté gauche, à quelque distance du chemin de Saulzoir, il devient très glaiseux, très compact surtout dans le voisinage du massif d'argile de la Bouquette. Il constitue le limon supérieur ou fendille glaiseux.

Age récent : Les dépôts d'age récent sont de deux sortes : les alluvions et les limons de lavage.

Alluvions récentes

Le petit gravier : dans la vallée les alluvions sont séparés du diluvium ou des marlettes par un petit gravier de craie et de silex plus ou moins perméable.

Le sable gris bleuâtre : couche de sable fin limoneux assez humide.

Les alluvions limoneuses : très perméables, recouvrent le sable gris bleuâtre et s'étendent dans toute la vallée. Dans le ruiseeau Monneval elles alternent avec le limon de lavage.

Les alluvions sableuses : produites par de récents débordements on peu d'importance.

Limons de lavage

Le limon de lavage sans cailloux : limon sableux, non stratifié, perméables se formant constamment sur les flancs des coteaux et dans les dépressions du sol.

Le limon de lavage avec cailloux : lorsque le dilivium, le conglomérat ou la craie affleurent en quelques points, une partie des éléments grossiers sont entrainés sur les pentes avec le limon de lavage et constituent les terres à cailloux qui sont généralement assez compactes. Ces terres existent principalement sur la rive droite de la Selle, sur la rive gauche on trouve plutôt le limon de lavage sans cailloux.

Carte géologiqueCarte géologique
Carte géologiqueCarte géologique

Produits minéraux du sol

La craie à silex : elle sert à la fabrication de la chaux. On l'exploite route de Denain dans les carrières Henri Lestoile et J.Lestoile et le long du chemin de Valenciennes carrière Gillot et Cacheux. Dans les premières les couches exploitables atteignent une douzaine de mètres; elles dépassent 20 mètres dans les secondes. Chaque maître de carrière à son four à chaux. La chaux à batir se vend 0,70 franc l'hectolitre, celle que l'on emploie comme amendement 0,45 francs. On rejette à tort la craie grise qui est sableuse et glauconifère, ce serait un excellent amendement pour les terres compactes. Il en est de même des bancs de marne de la craie à silex qui devrait être utilisée pour les terres légères. La craie pourrait être exploitée à Haspres en une foule d'autres endroits.

Les silex de la craie : de même que ceux du conglomérat servent à l'empierrement des routes.

La glaise de Louvil : qui porte à tort le nom de marne, affleure au lieu dit la Bouquette, elle est exploitée près du bois de Saulzoir. Mélangée à la poussière de charbon, elle sert à faire des briquettes. Employées à la fabrication des tuiles, elle a fourni de médiocre produits à cause des concrétions calcaire qu'elle contient.

Le limon supérieur glaiseux : exploité autrefois à la Pannerie, n'a guère donné de meilleurs résultats.

Le limon supérieur ou rougeon : terre à briques par excellence, est très développé à Haspres. Monsieur Boucly en a tiré d'excellents produits, route de Valenciennes

Principales nappes aquifères

Première nappe; sable gris bleuâtre et petit gravier des alluvions : Niveau superficiel à débit variable suivant les saisons. Alimenté non seulement par les eaux pluviales et celles de la rivière mais encore par les trous à purins, les fosses d'aisances etc... L'eau fournie étant peu calcaire est recherchée pour la lessive, mais elle est impropre à l'alimentation parce qu'elle contient des débris organiques et de très nombreux microbres entre autres le Bactérium Coli Communis qui est un microbe dangeureux. C'est cependant ce niveau qui est le plus exploité à Haspres.

Seconde nappe; glaise bleue ou diluvium : Les eaux pluviales retenues par la glaise de Louvil, imprégnent le dilivium, la glaise bleue et même le limon panaché. Elles forment en quelques points de la commune une nappe aquifère ou l'on pourrait s'alimenter, comme par exemple vers le bois de Thiant et de l'autre coté du village vers l'extrémité du chemin de Cambrai et de Bouchain ou l'on voit l'eau de ce niveau suinter dans les fossés d'accotements. Cette eau bonne pour la lessive n'est guère plus potable que celle des alluvions.

Troisième nappe; craie à silex : à la base de la craie à silex on rencontre une nappe aquifère d'une importance considérable. Cette craie, par elle même n'est guère perméable, mais entre les divers bancs, il y a des interstices par lesquels l'eau s'infiltre et pénètre jusque vers la base du dépôt, où elle s'accumule, retenue par les marlettes. Cette eau est pure et quoique chargée de carbonate de chaux, elle seule peut server à l'alimentation là où la glaise de Louvil existe et empêche toute infiltration superficielle, c'est le cas des eaux de la Fontaine d'Haspres qui renferme très peu de microbes et celles des puits situès sur le versant gauche de la vallée. Sur la rive droite, vers le bas de l'escarpement la craie a été dénudée et la contamination est possible, mais à une certaine hauteur. La structure du sol étant la même que sur l'autre versant l'eau est également de bonne qualité si l'on prend soin d'isolér les puits à fosses d'aisances, des trous à purins.

Notice agronomique des sols

Lorsque l'on creuse un trou dans la terre, la première couche minérale que l'on trouve, c'est le sol. Le sol présente ordinairement deux divisions. Une partie tout à fait superficielle : sol arable, remué et ameublie par les instruments aratoirs où se développent le mieux les racines des plantes, où se rencontrent le plus de débris végétaux qui lui donne une coloration spéciale. Une partie sous jacente : sol vierge dont l'aspect ne diffère pas beaucoup de celui de la couche arable et qui fournit un appoint notable à la nourriture des plantes et racines profondes (Carnot).

Notice agronomique des sous sols

On réserve le nom de sous sol à la couche minérale sur laquelle repose le sol : lorsque le sol vierge a une grande épaisseur on peut le considérer à la fois comme sol et sous sol. Si son épaisseur est faible, il se peut qu'il ait été transformé tout entier en sol arable, celui ci recouvre alors le sous sol.

 
Haspres - Genealegrand
© 2016 - Olivier LEGRAND

Sources utilisées : carte agronomique Ladrière