Jules Boucly
 
Bulle Les instituteurs
 

Jules Boucly

Jules BOUCLY est né à Haspres le 21 mars 1870. Issu d'une honorable famille de tisserand, habitant la rue de Saulzoir, il fréquente l'école primaire située à l'époque à l'emplacement de l'actuel monument aux morts.

Jules Boucly
Buste de Jules Boucly, fonderie Thièbaut de Paris

En 1889, il passe avec succès le concours de l'Ecole Normale de Douai. En 1893, il est depuis quatre ans, instituteur adjoint à l'école communale de garçons dite du Sart, au Breucq (Flers), entre Lille et Roubaix, quand sa vie bascule.

Victime à 23 ans

Depuis quelques jours, la pompe installée dans la cours de l'école ne donnait plus d'eau, avisé de cette situation, Monsieur Duhamel, premier adjoint au maire, missionne un entrepreneur de la localité. Le 10 octobre 1893, Monsieur Carette fils, ouvrier zingueur, constate que le tuyau chargé d'amener l'eau dans la pompe est trop court. Il décide alors de descendre dans le puit d'environ 7 mètres de profondeur. L'intervention a lieu vers 15h00 au moment de la récréation des élèves, sous la surveillance de Monsieur Boucly. L'ouvrier victime d'un incident et à juste le temps de crier à l'aide.

Jules Boucly entend l'appel de l'ouvrier et descend à son tour dans le puits. Dépourvu de toute protection, Jules Boucly s'écroule, victime à son tour des émanations toxiques dégagées par le puits.

Tous ceux qui tentent de les aider doivent reculer, le temps passe. C'est finalement, aider de crochets, après plusieurs entatives, que l'on parvient à remonter à l'air libre le corps des deux malheureux. Hélas il est trop tard !

Un drame qui bouleverse la région :

"Un terrible accident à Flers", titre le Grand Echo du Nord du vendredi 13 octobre 1893. Le préfet du département du Nord exprime sa peine la plus profonde et affirme "que ce sacrifice honorait celui qui en était victime, mais aussi toute sa famille ainsi que le personnel tout entier des instituteurs."

Le préfet présente aussitôt une citation à l'ordre du département : "l'exemple du dévouement de Monsieur BOUCLY serait porté à la connaissance de ses confrères et des élèves de toutes les écoles du département, et qu'une plaque de marbre serait posée à l'école de Breucq pour en perpétuer le souvenir."

Les funérailles de Jules Boucly donne lieu à une émouvante et longue manisfestation. L'abbé Hazard, emmene la dépouille au cimetière, à la tête d'un imposant cortège : enfants de choeur, tambours et clairons des sapeurs pompiers, portes flambeaux, canonniers, fanfare, élèves des écoles, une quarantaine d'instituteur, plusieurs directeurs d'école, ainsi qu'une foule nombreuse. Six discours sont alors prononcés, suivi de celui d'Ernest Lestoille, maire de la commune : Disposé à suivre cette noble carrière de l'enseignement, il allait reprendre ses études en même temps qu'il se dévouait à l'instruction de ses élèves. Confiant dans son intelligence, dans ses forces, et avec l'intention de parvenir, il devait, par son travail et sa volonté apporter la satisfaction chez les siens. C'était là de beaux sentiments. Doué de brillantes qualités morales, possédant physiquement tout ce qui peut plaire, beauté, santé, robuste, bonté, caractère aimable, il était toujours agréable dans ses rapports. Mais que de déceptions ! Au moment ou il faisait ses projets, au moment où tout semblait lui sourire dans la vie, tout s'est évanoui, et cela n'était plus qu'un rève, la mort, cette ennemie cachée, qui nous suit partout, impitoyable et cruelle dans son choix, est venue le surprendre et briser la carrière qu'il ne faisait que commencer et qu'il eût si bien employée.

Une plaque commémorative

Une plaque de marbre est placée sur les murs de l'école pour rappeler l'héroïsme de Jules Boucly.

Le nom d'une rue

A Haspres, la municipalité décide de donner le nom du jeune instituteur à la rue de Saulzoir.

Un monument commémoratif

A l'issu d'une souscription levée par l'association des institueurs et institutrices du Nord, un monument funéraire composé d'un buste en bronze, grandeur nature, posé sur un socle en pierre, est réalisé par Henri Vienne, grand marbrier et Albert Darcy, sculpteur. Le monument est entièrement construit en pierre de Soignies, il représente une pyramide, avec socle et soubassement, couronnée d'une urne funéraire en marbre blanc, à demi voutée. De la base au sommet il mesure environ 4 mètres. Le style est sobre, et l'ensemble harmonieux; une palme sculptée dans la pierre, aux dessous de l'urne funéraire, produit un très heureux effet. Un coussin en marbre blanc, destiné à servir de prie Dieu, a été raccordé sur le devant du soubassement; on y a gravé : Souvenir de l'association des anciens élèves de l'école normale, et des instituteurs et institutrices laïques du Nord, à l'un de ses membres, Jules Boucly.. Deux autres plaques en marbre noir sont incrustées dans les parties basses du monument. Le monument se trouve sur la tombe de Jules Boucly située à l'entrée du cimetière.

L'inauguration à lieu au mois d'août 1894 en la présence d'une foule immense. L'événement est relaté en totalité dans le journal de Roubaix du 16 août 1894.

Le buste réquisitionné !

A la suite d'une décision du commissariat à la mobilisation des métaux non ferreux, le 16 décembre 1943, le buste en bronze de Jules Boucly est envoyé à la fonderie Mazelier de Valenciennes pour être refondue. Par chance, à la fin de la guerre, le buste restera intact et pourra être replacé sur son socle à l'entrée du cimetière.

Hélas ce buste a mystérieusement disparu !

La rue de Saulzoir

Haspres et son histoire : La rue de Saulzoir
 
 
La rue de Saulzoir, Jules Boucly de nos jours.
 
 
Haspres et son histoire : La rue de Saulzoir
 
Haspres et son histoire : La rue de Saulzoir
 
 
La boucherie Dislaire.
 
 
Haspres et son histoire : La rue de Saulzoir
 
 
Devant la maison au premier plan, se tiennent trois enfants et derrière eux Aline Parmentier surnommée Aline Sauzo et Jean Baptiste Morelle surnommé Baptiste mécanique (que les collectionneurs de cartes postales peuvent voir sur d'autres vues du village).
 
 
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