Au sommaire :
» Le tournant de la guerre
» La guerre sous marine à outrance
» L'entrée en guerre des Etats Unis d'Amérique
» Offensives franco - britannique
» Le chemin des dames
» La révolution Russe
» Combien de temps cela va t'il encore durer ?
» 1917 à Haspres
» Le kaiser à Denain
» Manfred von Richthofen - "Le Baron Rouge"
» Nouvelles des réfugiés
Le 26 décembre 1916, Nivelle remplace Joffre devenu Maréchal de France (le premier de la III° République). Nivelle promet la victoire pour le début de l'année 1917. Le haut commandement est ainsi remanié. Au sommet, le comité de guerre, composé du président du conseil au ministère des affaires étrangères, du ministre de la guerre, du ministre de la marine, du ministre de l'armement et du ministre des finances. Il siège sous la présidence de Raymond Poincaré, président de la République. Les généraux en chef sont Nivelle, commandant en chef des armées du Nord et du Nord Est et Sarrail, commandant en chef de l'armée d'Orient.
Dans les deux camps la lassitude s'installe. Du côté allemand, la pénurie alimentaire s'accentue. La question Das Problem der lebensmittel revient quotidiennement dans la presse allemande.
L'attaque du Général Nivelle au chemin des Dames se solde par un terrible échec. Dans les semaines qui suivent des centaines de mutineries éclatent sur le front. Néanmoins cette année va marquer un tournant dans le conflit de manière générale.
Le 15 mai 1917, le général Pétain est nommé commandant en chef, le général Nivelle prend le commandement d'un groupe d'armées, le général Foch est nommé chef d'état major général.
Le 1° février 1917, l'Allemagne et l'Autriche Hongrie proclament la guerre sous marine à outrance. Les sous marins (U-Boot) établissent un blocus absolu de toutes les côtes anglaises, françaises et italiennes.
Le 8 février 1917, le paquebot anglais California, en provenance de New York est coulé par une torpille. Dans ce climat d'hostilité, l'Amérique provoque la marine allemande en envoyant en zone interdite deux paquebots non armés.
Le 15 février, le voilier américain Yarrowdale est coulé en mer Méditerranée. Le 28 février, le Laconia portant pavillon anglais est torpillé.
La guerre parait inévitable. A présent l'Amérique attend un prétexte pour déclarer la guerre à l'Allemagne.
Au mois de janvier, l'Allemagne tente une alliance avec le gouvernement Mexicain, afin de déstabiliser les Etats Unis.
Le 19 Mars 1917, trois navires marchands américains sont coulés dans l'atlantique. Le président Wilson attendait se prétexte pour faire intervenir l'Amérique dans la première guerre mondiale. La neutralité américaine est rompue.
Le 4 avril 1917, le président Wilson demande au congrès américain de déclarer l'état de guerre avec l'Allemagne. Le 6 avril 1917, le congrès vote la guerre contre l'Allemagne.
Le 3 juin 1917, le général Pershing, commandant en chef des troupes américaines débarque à Boulogne sur Mer. Il sera suivi le 26 juin 1917 du débarquement du premier contingent de troupe.
Au printemps 1917, en pleine crise ministérielle (démission d'Aristide Briand) les forces franco-britannique reprennent l'offensive dans le secteur de Bapaume, Lassigny et Roye. Le front recule de plusieurs kilomètres, amorçant la retraite allemande.
Le champ de bataille est connu, déjà un siècle plus tôt (1814), Napoléon, livrait une terrible bataille aux Chemins des Dames.
L'histoire se répète et le 16 avril 1917, le général Nivelle lance une grande offensive (la dernière dit on alors) sur quarante kilomètres entre Soupir et Bétheny et à l'est de Reims. Le chemin des dames est un plateau calcaire, dont le sommet est occupé depuis 1914 par les Allemands. Cette position constitue une véritable forteresse, d'autant que les Français sont eux installés au bas de la pente.
La tactique est simple, une fois sortis des tranchées, les poilus avec leurs lourd barda doivent progresser en 4 bonds, à raison de 100 mètres en 3 minutes.
De nombreuses unités sont littéralement hachés par les nids de mitrailleuses allemandes.
Plus de 100 000 hommes sont mis hors de combat en 15 jours. La bataille du chemin des Dames est un échec sanglant. Nivelle insiste et reprend l'offensive le 5 mai 1917.
Suite au désastre de l'offensive ratée du Chemin des Dames, des actes d'indisciplines et des mutineries éclatent dans plusieurs régiments. De là va naitre la célèbre chanson de Craonne. Le 15 mai 1917, Nivelle est remplacé à la tête de l'armée française par Pétain. Celui ci prend en conseil de guerre des mesures à l'encontre des principaux meneurs qui seront fusillés sur le terrain. Leur acte de décès portera la mention tué à l'ennemi.
Toutefois, Pétain améliore le sort de ses poilus en créant les coopératives militaires. Il va également mettre un terme à ses offensives meurtrières et inutiles.
Un courant révolutionnaire souffle depuis de nombreuses années en Russie. Deux camps s'affrontent les mencheviks (à tendance réformiste) et les bolcheviks (Paix immédiate, les usines aux ouvriers, la terre aux paysans). Léon Trotski entretient la théorie de la révolution permanente.
En dépit de la guerre, la crise alimentaire, les revers militaires qui génèrent de lourde perte, la misère, le parlement Russe (Douma) aux ordres du Tsar, enfoncent chaques jours une peu plus le peuple Russe dans le marasme.
L'hiver 1916 - 1917 est particulièrement rude en Russie. Les prix s'envolent et la nourriture se fait rare dans la capitale d'alors Petrograd (aujourd'hui Saint Petersbourg). Le 23 février (*), journée internationnale de la femme, des troubles éclatent dans Pétrograd, les manifestantes descendent dans la rue aux cris A bas l'autocratie (pouvoir détenu par une seule personne). Cet événement marque le début de la Révolution Russe.
(*) A cette époque, le calendrier Russe marque 13 jours de retard par rapport à celui en usage en occident.
Le 2 mars, le Tsar Nicolas II abdique en faveur de son frère Michel. Le lendemain un gouvernement provisoire est approuvé par la douma et le soviet. L'Allemagne, voit à ce moment précis une opportunité de reprendre l'avantage en Russie. Le Reich tente donc d'aggraver le désordre en facilitant l'entrée clandestine d'un certain Vladimir Ilitch Oulianov (Lénine, exilé en Suisse). Celui ci rentre en Russie le 16 avril 1917.
Lénine à la tête de l'extrême gauche révolutionnaire bolchevique s'oppose à la poursuite de la guerre. Une partie de L'armée bascule dans le camp des insurgés. Cependant face à la pression des alliés, le gouvernement provisoire promet de respecter les obligations existantes de la Russie.
Le 16 juin, s'ouvre le premier congré des soviets, Trotski fraichement rentré des Etats Unis y cotoie Mencheviks et Bolcheviks.
Le 3 juillet, un régiment de mitrailleurs tente de renverser le gouvernement provisoire à dominante bourgeoise, celui ci est vite réprimé. Lénine se réfugie en Finlande.
Le 21 août, les Allemands occupent Riga.
Fin octobre, un gourvernement bolchevik est constitué : le conseil des commissaires du peuple, présidé par Lénine. Trotski se retrouve au ministère des affaires étrangères et Staline responsable des nationalités. Les thèses de Lénine sont alors appliquées : tout le pouvoir aux soviets, retour à la paix et la terre aux paysans.
La signature des traités de Brest Litovsk le 15 décembre, met fin aux combats sur le Front Russe. La tactique allemande de ramener Lénine à Pétrograd (St Petersbourg) semble fonctionner.
Le front ne bouge pas, ou alors au prix d'énormes pertes des deux côtés. La bataille de la Somme perdure dans toute son horreur. Au mois d'octobre des tentatives de négociation de paix ont lieu, mais la restitution de l'Alsace - Lorraine reste un obstacle majeur. Le 13 novembre, poussée par l'opinion publique, Clémenceau prend le pouvoir.
Le 20 novembre, les troupes du Commonwealth lance une première grande offensive de blindé dans le secteur de Cambrai. L'objectif est de briser la ligne Hindenburg entre le canal du Nord et le canal de l'Escaut. L'attaque est spectaculaire.
Cependant à partir du 23 novembre, le combat pietienne et la guerre redevient une guerre de position. Le 30 novembre, Von der Marwitz, lance une contre offensive et les alliés se replient.
Par recommandation de la sous préfecture de Valenciennes du 13 janvier 1917, il ne sera pas fait de budget pour l'année 1917. Celui de l'année précédente en tiendra lieu. Les crédits non prévus qui deviendraient nécessaires en cours d'année, seraient crées par délibérations spéciales. Le conseil municipal devra prendre une délibération décidant d'emprunter à la caisse du consortium, la somme globale destinée à faire face aux dépenses budgétaires et chargeant le receveur municipale de réaliser cet emprunt au fur et à mesure des besoins.
La ville de Denain est pourvue d'un hôpital civil. Cette installation faite ces derniers jours est une installation de fortune. Les malades qui ne pourront être utilement soignés à domicile, les blessés et les personnes atteintes d'affections nécessitant une intervention chirurgicale seront reçus à l'hôpital civil. Aucun incurable ne sera admis sous aucun prétexte, l'installation ne le permettant pas. Avant d'envoyer un malade ou un blessé, les maires sont priés de s'assurer préalablement que l'hôpital dispose de lits disponibles. Le non respect de cette consigne conduirait a renvoyer le malade ou le blessé pour défaut de place. Pour être admis à l'hôpital civil, le malade ou blessé doit être porteur des pièces suivantes : certificat médical visé par le maire ou son représentant, certificat d'inscription sur la liste d'assistance médicale gratuite, extrait de naissance ou pièces d'état civil.
Courrier du 29/05/1917, réclamant le règlement de récolte, fourrage et grains pour l'année 1916, livraison de 20 génisses pour l'année 1917, fourniture de lait et oeuf pour le mois de mars 1917.
Courrier du 31/05/1917 au commandant d'étape d'Artres : Alors que la commune d'Haspres appartenait encore à la commandanture d'Artres, il a été réquisitionné chez M.Georges Caullet, fabricant de sucre à Fleury, 17.750 kilos de paille pressée, pour lesquels le propriétaire n'a pas reçu de bon. Cette demande reçoit de la commandanture un avis défavorable.
Courrier du 31/05/1917 au commandant de l'étape de Denain : La commandanture de Denain vient de renvoyer à Monsieur Georges Caullet, à Fleury, sa voiture de luxe, mais il manque les coussins, qui sont réclamés par Monsieur le commandant de la place d'Haspres.
Les Allemands fixent à l'avance la quantité de lait à fournir, chaque litre de lait manquant est sanctionné d'une amende. Une note du 18 mai 1917, nous indique la quantité de lait que la commune a livrée le mois précédent, soit 10.237 litres. Pour cette quantité, la commune a reçu 742 francs au lieu des 1023 francs prévus. Pour cette même période, la commune a livrée 13.312 oeufs.
Le 2 mars 1917, les brouettes des propriétaires ci après nommés ont été réquisitionnées pour travaux à la fabrique Cossart : Brouta Léon, Colin Gibot, Tonnoir Ferdinand, Morelle Joseph, Deliège Edouard, Caullet Auguste père, Fassiaux, Taisne Boucly, Lefebvre Marie Charles, Meriaux Cattiaux, Taisne Edmond, Delfosse JB, Mollet Désiré, Port Loris, Cossart Lagrue.
Le 3 mars 1917, le maire d'haspres, informe le major commandant de l'étape de Denain, que les officiers appartenant aux troupes parties dernièrement ont réquisitionnés les voitures de luxe de Sorriaux - Selliez, Vérin - Trioux et Châtelain - Canonne.
Parfois, il faut mettre la commandanture face à ses mesures. Le 1 mars 1917, François Mercier, s'adresse au commandant de l'étape de Denain, en lui stipulant que suite à un ordre de celle-ci, 5 ouvriers d'Haspres sont chargés d'abattre des arbres au bois de Saulzoir. Toutefois, ces ouvriers ne disposent pas de scie, car elles ont toutes été réquisitionnées !!
Voir également l'article sur les ZAB : ICI
La guerre nécessite d'important besoin de main d'oeuvre. Les Allemands recrutent donc directement sur les territoires occupés. Ils recourent d'abord au travail volontaire en offrant salaire, logement et vêtements. Mais les candidats sont rares et il faut avoir recours une nouvelle fois à la réquisition. Tous les hommes de 17 à 55 ans, considérés comme prisonniers de guerre sont astreints au travail obligatoire. Charles Henri Lamotte, atteint de rhumatismes et dans un état de santé précaire est incorporé dans le bataillon d'ouvriers civils travaillant à Haspres. Regroupés en colonne, les ouvriers travaillent aux champs, au terrassement ou encore au creusement des tranchées. S'ils refusent, ils sont versés dans des bataillons disciplinaires et casernés à proximité du front.
Au mois de février, 30 jeunes de la commune sont réquisitionnés pour effectuer des corvées à Trith Saint Léger. Le travail devait durer 10 jours tout au plus. Jusqu'à la fin avril, ils obtenaient toutes les deux semaines une permission, qui leur est refusée depuis que la commune fait partie de la régions des opérations. Le 22 mai, la mairie s'adresse au commandant de l'étape afin de faire revenir travailler à Haspres ses jeunes gens. Le même jour, un courrier est adressé au commandant de l'étape de Saulzoir : La commune d'Haspres compte un certain nombre d'ouvriers civils incorporés dans les bataillons de Rieux et de Saint Python. Comme il existe à Haspres un camp d'ouvriers civils, n'y aurait il pas possibilité de faire échange de ces derniers avec les civils d'Haspres travaillant au dehors ? De cette manière, les ouvriers civils pourraient recevoir régulièrement du linge et d'autres objets de nécessité, sans que le travail en souffre aucunement.
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Soldat Allemand en pause sur les bords de la Selle aux alentours de Saulzoir en 1917. | |
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Le 9 juin 1917, la mairie demande à la sous préfecture de Valenciennes de trancher la question suivante : Les ouvriers civils, évacués des villages du front, travaillant pour l'armée allemande sur le territoire de la commune et payée par elle, peuvent ils recevoir le secours d'évacuation ? La réponse est Non, attendu qu'ils ne sont pas nécessiteux !
N° | Noms et prenoms | Age |
1 | Caudron Henri | 40 |
2 | Marchand Charles | 50 |
3 | Jacqmart Charles | 20 |
4 | Morelle Charles | 42 |
5 | Viseur François | 54 |
6 | Duez François Joseph | 53 |
7 | Morelle Jean Baptiste | 44 |
8 | Caudron J.Louis | 50 |
9 | Pottiez Jean Baptiste | 55 |
N° | Nom des propriétaires | Observations |
1 | Docteur Lamand | 1 piano sans corde |
2 | Mlle Lenquette | 1 piano chez Lestoille Numa |
3 | François Cacheux | 1 billard en mauvais état |
4 | Renaux Bourgeois | 1 billard |
5 | Ernest Gaudry | 1 piano automatique |
6 | Mme Brucelle | 1 piano |
7 | Rosel Lesaffre | 1 piano et une boite à jeton |
8 | Henriette Caullet | 1 piano |
9 | Julien Hisberque | 1 piano automatique |
10 | Napoléon Cossart | 1 piano chez Mr Béra |
11 | Béra Richard | 1 piano |
12 | Mériaux Désiré Coquelet | 1 piano automatique |
13 | Charles Caudron | 1 piano automatique |
14 | Mme Renée Flahaut | 1 piano |
15 | Caullet Georges | 1 piano et 1 billard |
L'autorité Allemande continue d'établir des listes d'évacuation vers la France Libre afin de se débarrasser des bras et bouches inutiles.
Noms et prénoms | Sexe | Age | Classe | Adresse |
Margerin Julia | féminin | 38 1/2 | II | Rue de la grande chasse |
Wallez Julie | féminin | 15 1/2 | II | Rue de la grande chasse |
Malaquin Céline | féminin | 31 | III | Rue de Cambrai |
Vanessum Amédé | masculin | 8 1/2 | III | Rue de Cambrai |
Gilleron Irma | féminin | 25 | III | Rue de Fleury |
Dhaussy Catherine | féminin | 38 1/2 | II | Rue de Valenciennes |
Lestoille Numa | masculin | 56 1/2 | II | Grand place |
Pour le règlement de la récolte 1917, une délégation des cultivateurs réunis en la mairie, a décidé ce qui suit : Etant donné qu'on n'a aucune donnée précise des livraisons que chaque propriétaire a faites à l'autorité allemande, la récolte sera payée selon les estimations faites par les experts cultivateurs. Des prix sont donc fixés pour chaque genre de récolte et l'on calculera sur ces prix l'estimation de toutes les récoltes ayant existé dans l'année sur le territoire. Avec cette estimation générale et la somme totale versée par l'occupant, on établira un pourcentage sur la base duquel s'effectuera la répartition proportionnelle à l'estimation particulière de chaque fournisseur.
Le 2 avril 1917, Monsieur le maire se plaint à la commandanture d'Artres de payer 1048 Marcks de supplément de taxe des chiens (635 Marks ont déjà été payés le 1 avril). La réponse de l'autorité Allemande est étonnante : La plus grande partie des chiens, sont des chiens de luxe. Le vétérinaire a constaté ce fait à la revue des chiens.
N° | Nom des propriétaires | somme à payer |
1 | Breucq Derome | 10 marcks + 46f 65 |
2 | Breucq Cacheux | 10 marcks + 46f 65 |
3 | Béra Richard | 10 marcks + 46f 65 |
4 | Brouta Léon | 10 marcks + 46f 65 |
5 | Boucly Morelle François | 10 marcks + 46f 65 |
6 | Balcaen Alphonse | 10 marcks + 46f 65 |
7 | Béra Lebecq | 10 marcks + 13f 35 |
8 | Cacheux Julia | 10 marcks + 46f 65 |
9 | Cacheux Selliez | 10 marcks + 46f 65 |
10 | Cacheux Chevalier | 10 marcks + 46f 65 |
11 | Caullet Brisset | 10 marcks + 46f 65 |
12 | Caullet Dupont | 10 marcks + 13f 35 |
13 | Caullet Emile | 10 marcks + 46f 65 |
14 | Caullet Demarquilly | 10 marcks + 46f 65 |
15 | Cantillon Louis | 10 marcks + 46f 65 |
16 | Caudron Denoyelle | 10 marcks + 46f 65 |
17 | Cnockaert Charles | 10 marcks + 46f 65 |
18 | Cossart Hector | 10 marcks + 13f 35 |
19 | Cossart Bauduin | 10 marcks + 46f 65 |
20 | Decornet Dhaussy | 10 marcks + 46f 65 |
21 | Fournet Charles | 10 marcks + 13f 35 |
22 | Flahaut Caullet | 10 marcks + 46f 65 |
23 | Gibot André | 10 marcks + 46f 65 |
24 | Forget Armand | 10 marcks + 46f 65 |
25 | Gros Charles | 10 marcks + 46f 65 |
26 | Lefebre Fournet Veuve | 10 marcks + 46f 65 |
27 | Lapierre Arthur | 10 marcks + 46f 65 |
28 | Lamand Docteur | 10 marcks + 46f 65 |
29 | Lestoille Charles | 10 marcks + 46f 65 |
30 | Mercier Lengrand | 10 marcks + 13f 35 |
31 | Morelle Ségard | 10 marcks + 46f 65 |
32 | Morelle Cornu | 10 marcks + 46f 65 |
33 | Morelle Domitien | 10 marcks + 13f 35 |
34 | Princelle Afflard | 10 marcks + 46f 65 |
35 | Payen Judith | 10 marcks + 46f 65 |
36 | Renaut Donnaint | 10 marcks + 13f 35 |
37 | Sorriaux Selliez | 10 marcks + 46f 65 |
38 | Taisne Noisette | 10 marcks + 46f 65 |
39 | Verquin François | 10 marcks + 13f 35 |
Les chevaux, mis à part dans les écuries, sont laissés à la disposition de leurs propriétaire pour l'exécution de leurs travaux. Chaque matin, le propriétaire ou son délégué va chercher aux écuries de concentration son ou ses chevaux pour travailler sur ses terres. En aucun cas, les chevaux ne peuvent être utilisés qu'aux travaux agricoles. Les propriétaires sont responsables de l'entretien de leurs chevaux (nettoyage, brossage, litière, distribution de nourriture, etc..). Chaque matin, à 7 heures allemandes très précises, les propriétaires ou leurs délégués doivent venir chercher leurs chevaux à l'écurie pour partir aux champs. Il faut donc que pour cette heure, les chevaux aient eu à manger, qu'ils soient brossés, harnachés, etc... De 11 heures allemandes à 1 heure, diner. Même à midi, les chevaux doivent revenir aux écuries de concentration. Le travail ne peut se terminer avant 6 heures du soir (heure allemande). On peut le prolonger plus tard, mais il est défendu de ramener les chevaux aux écuries de concentration avant 6 heures. Un magasin de paille, de fourrage et d'avoine sera établi près de l'écurie. Les chevaux ne sont rationnés en aucune manière et il est permis au propriétaire de les nourrir et de faire de la litière, comme bon lui semble. Toutes désobéissance à ces prescriptions sera très sévèrement punie.
Le 23 juin 1917, Monsieur Dagniaux présente sa démission au poste d'adjoint de la commune.
Un document du 16 mai 1917, indique pour les prisonniers suivants l'envoi d'une somme d'argent :
De Uranie Morelle Joly à Henri Morelle, matricule 4700, camp n°1, baraque I à Dülmen.
De Celestine Pamart à Albert Havet, 47° compagnie, baraque 7B, groupe III, matricule 1790 à Dülmen.
De Alphonse Balcaen à Henri Vanosum, interné à Adelboden en Suisse.
De Ferdinand Dhaussy à Ferdinand Dhaussy, 2° territorial, 8° compagnie, matricule 2040, block 9 à Doeberitz.
De Colin Drancourt à François Colin, détachement n°36 à Dülmen.
De Monsieur Vanosum à Henri Vanosum, interné à Adelbloden en Suisse.
De Numa Lestoille à Georges Lagrue, matricule 4145, baraque 4A à Friedrischfeld.
Le 30 avril 1917, les agriculteurs de la commune sollicite la mairie afin de percevoir une rétribution aux travaux qu'ils exécutent depuis deux ans pour le compte de l'armée Allemande. Cette liste est signée par l'ensemble des plaignants dont nous dressons la liste ci après : D.Morelle, L.Morelle, Angélique Dhaussy, Chatelain Canonne, Caullet Dupont, Delhaye Cardon, Delahaye Deliège, Lagrue Bricout, Cacheux Edmond, Bricout Caullet, Breucq Derome, Lestoille, Taisne Gilleron, Taisne Alfred, Massart, Debève Taisne, Jacqmart Botte, Taisne Edmond, Moreau, Morelle Segard, Cornu Seilliez, Payen Judith, Langrand, Veuve Bourlet, Bricout Emile, Decornet Brassart, Taisne Ruffin, Renaut, Taisne Debève, Blary Buisset, Boucly Morelle, Bailleul Genty, Morelle Vérin, Lestoilles Charles, Ernest Lestoille Cannone, Cantillon Louis, Journet Charlet.
Le 15 novembre 1917, le directeur des forges et aciéries de Denain et Anzin adresse un courrier au maire d'Haspres indiquant que depuis le début de la guerre, la société avait jugée bon de devoir prendre un ensemble de mesures destinées à alléger les charges de famille de ses ouvriers en assurant le services des soins médicaux. La guerre se prolongeant et entrainant l'épuisement financier de la société, il n'est plus possible d'assurer le service médical gratuit de ces ouvriers à partir du 1 janvier 1918.
Le 17 août 1917, la commune est punie d'une amende de 3000 marcks pour falsification de la composition du lait. Cette amende fait réagir la municipalité. Il est compréhensible que la commune soit rendue responsable des méfaits commis par ses habitants sur son territoire, quand les auteurs ne peuvent pas être découverts. Mais dans la falsification du lait, par prélèvement individuel et nominatif, il est possible de découvrir les auteurs responsables et de les punir en conséquence. D'autre part, cette punition infligée à la commune ne peut en aucune façon éviter le retour de la falsification, car si parmi les cultivateurs, quelques uns ont la mauvaise foi de commettre cette action, ils auront autant de mauvaise foi pour se dire qu'ils peuvent continuer puisque la commune est là pour payer leurs délits. C'est donc, d'une certaine façon encourager le vice qu'il nous est impossible de réprimer.
Les habitants se plaignent de la mauvaise qualité de la farine livrée par le C.R.B pour leur alimentation. Pour y remédier, un groupe d'habitant demande que la farine soit livrée en portion, ce qui permettrait aux familles de faire des mélanges en ajoutant un peu de riz cuit ou de pomme de terre. Cette formule permettrait d'augmenter la ration et donnerait un pain de meilleur qualité.
Charles Joly, cultivateur à Haspres, a été trouvé l'an passé en possession d'un revolver. Le conseil de guerre de Denain, l'a condamné à la détention et interné au camp de Kassel Welheiden en Allemagne. Le 30 août 1917, vu l'âge et l'état de santé de Charles Joly, le maire sollicite auprès du commandant de la place d'Haspres, sa grâce où son transfert en Suisse.
Liste des bestiaux réquisitionnés 29/03/1917
N° | Nom des propriétaires | Rue | Désignation | Age | Poids |
1 | Cogniaux Hippolyte | Grand Place n°89 | taureau | 15 mois | 300 kg |
2 | Boucly Morelle | Grand Place n°91 | taureau | 15 mois | 320 kg |
3 | Crocfer Arthur | Grand Place n°102 | taureau | 12 mois | 230 kg |
4 | Cornu Joseph | Rue de Fleury n°573 | vache | 12 mois | 400 kg |
5 | Taisne Debève | Rue de la Vierge n°556 | taureau | 15 mois | 320 kg |
6 | Marlière Vinoy | Rue de Fleury n°618 | taureau | 15 mois | 420 kg |
7 | Payen Judith | Rue de Fleury n°624 | taureau | 14 mois | 330 kg |
8 | Souplet Victor | Rue Neuve n°508 | taureau | 15 mois | 300 kg |
9 | Boutrouille P.J | Rue Neuve n°498 | taureau | 14 mois | 230 kg |
10 | Chatelain Canonne | Rue de Saulzoir n°440 | taureau | 14 mois | 300 kg |
11 | Marchand Charles | Rue des Planches n°53 | taureau | 15 mois | 400 kg |
12 | Mériaux Cattaiux | Rue de Villers n°208 | vache | 15 mois | 320 kg |
Liste des bestiaux réquisitionnés 06/04/1917
N° | Nom des propriétaires | Désignation | Poids |
1 | Colin Charles | 1 vache | 545 kg |
2 | Massart Apollinaire | 1 vache | 500 kg |
3 | Décornet Louis | 1 vache | 520 kg |
4 | Meriaux Jean Baptiste | 1 vache | 540 kg |
5 | Bantigny Ernest | 1 vache | 480 kg |
6 | Pottiez Pierre | 1 vache | 460 kg |
7 | Noisette Bourgeois | 1 jeune bête | 335 kg |
8 | Dhaussy Déruesne | 1 jeune bête | 435 kg |
9 | Chatelain Canonne | 1 vache | 650 kg |
10 | Pottiez Pierre | 1 vache | 560 kg |
11 | Dhaussy Jacques Louis | 1 vache | 580 kg |
12 | Morelle Domitien | 1 vache | 535 kg |
13 | Taisne Charles | 1 vache | 600 kg |
14 | Taisne Charles | 1 vache | 300 kg |
15 | Morelle Pierre Georges | 1 vache | 700 kg |
16 | Marlière Hélène | 1 vache | 320 kg |
17 | Renaut Edmond | 1 jeune bête | 485 kg |
18 | Lestoille Ernest | 1 jeune bête | 300 kg |
19 | Lestoille Ernest | 1 jeune bête | 260 kg |
20 | Lestoille Ernest | 1 jeune bête | 260 kg |
21 | Caullet Dupont | 1 vache | 645 kg |
22 | Caullet Dupont | 1 vache | 620 kg |
23 | Caullet Dupont | 1 vache | 615 kg |
24 | Caullet Dupont | 1 vache | 400 kg |
25 | Caullet Dupont | 1 jeune bête | 275 kg |
Liste des bestiaux réquisitionnés 14/04/1917
N° | Nom des propriétaires | Désignation | Poids |
1 | Lestoille Ernest | 1 vache | 540 kg |
2 | Lestoille Ernest | 1 vache | 460 kg |
3 | Cogniaux Hippolyte | 1 vache | 450 kg |
4 | Lestoille Charles | 1 vache | 520 kg |
5 | Jacqmart Botte | 1 vache | 1070 kg |
6 | Jacqmart Botte | 1 vache | " |
7 | Decornet Brassart | 1 vache | 460 kg |
8 | Caullet Dupont | 1 vache | 600 kg |
9 | Caullet Dupont | 1 vache | 550 kg |
10 | Chatelain Canonne | 1 jeune bête | 370 kg |
Liste des veaux réquisitionnés 18/04/1917
N° | Nom des propriétaires | Désignation | Poids |
1 | Boucly Morelle | 1 veau | 70 kg |
2 | Cacheux Monez | 1 veau | 50 kg |
3 | Lagrue Bricout | 1 veau | 53 kg |
4 | Boucly Boucly | 1 veau | 60 kg |
5 | Lestoille Canonne | 1 veau | 130 kg |
6 | Lestoille Canonne | 1 veau | " |
7 | Souplet Victor | 1 veau | 70 kg |
8 | Meriaux Delsart | 1 veau | 90 kg |
9 | Caudron Denoyelle | 1 veau | 63 kg |
10 | Taisne Blary | 1 veau | 43 kg |
11 | Decornet Brassart | 1 veau | 45 kg |
12 | Decornet Brassart | 1 veau | 45 kg |
13 | Morelle Cornu | 1 veau | 50 kg |
14 | Morelle Vérin | 1 veau | 50 kg |
15 | Cordier Marchand | 1 veau | 70 kg |
16 | Jacqmart Botte | 1 veau | 70 kg |
17 | Pottiez Pierre | 1 veau | 65 kg |
18 | Jacqmart Charles | 1 veau | 64 kg |
19 | Caullet Dupont | 1 veau | 40 kg |
20 | Delhaye Cardon | 1 veau | 50 kg |
21 | Delhaye Marbaix | 1 veau | 35 kg |
Depuis 1916, la sous préfecture du Nord ne reçoit plus les états servant au paiement des pensions dues aux nourriciers des pupilles de l'assistance du Nord. Pour ne pas suspendre la marche de ce service indispensable, il est convenu que les communes feraient dresser un état des ayants droits précisant les sommes qui leurs reviennent. Les enfants atteignans 13 ans ne bénéficient plus de la pension, mais ils peuvent être inscrits aux secours de chômage.
Une circulaire du 8 juin 1917 émise par le comité de surveillance du consortium des communes de l'arrondissement de Valenciennes et des communes limitrophes, décide de retirer de la circulation tous les bons de 5,10,20,50 et 100 francs de Valenciennes, émis sur papier ordinaire non filigrané au débur de la guerre. En conséquence, tous les comptables, receveurs spéciaux et caissiers de l'arrondissement doivent dès ce jour trier les bons, les verser séparément, ou les échanger chez Monsieur Peragallo, 125 rue de Paris à Valenciennes.
Au mois de mai, le Kaiser Guillaume II est de passage dans la région. Fin décembre 1917, accompagné de Hindenburg et Ludendorff, il fait une halte à Denain pour remettre des décorations et passer en revue ses troupes en partance pour le front d'Artois.
Cet aviateur allemand, plus connu sous le pseudonyme de Baron Rouge (ou encore le petit rouge, le diable rouge ou le corsaire rouge) est un personnage de légende. Il s'illustre tout au long du conflit en abattant 80 appareils.
Manfred von Richthofen est né le 2 mai 1892 à Kleinburg, d'une famille de noblesse terrienne. En 1903, il débute une carrière militaire dans le corps des cadets. En 1911, il intègre le 1° régiment de Uhlans et en 1912 il est promu officier. Au début de la guerre, le 1° régiment de Uhlans est dirigé sur la Russie. Après 5 jours, von Richtofen s'enfuit face au cosaque. Il rejoint Etalle en Belgique le 22 août 1914.
En mai 1915, Manfred von Richtofen est affecté à l'école de Cologne ou il décroche son brevet de pilote. Il effectue ses premiers vols en tant qu'observateur. Nous le trouvons en juin 1915 de nouveau sur le front Russe vers Brest-Litovsk, puis est transféré dans les Flandres au mois d'août 1915.
Il arrive dans la région en septembre 1916 (Bertincourt). Pas très doué à ses débuts, il va devenir à la mort de Boelcke avec 16 victoires à son actif, l'as des as des pilotes allemands.
En novembre 1917, Manfred von Richtofen prend le commandement de la Jasta 11 (acronyme de Jagdstaffel), la plus célèbre des escadrilles de chasse. Il s'installe alors au château d'Avesnes le Sec jusqu'en mars 1918.
Avec 80 victoires à son actif le Baron Rouge paraît invincible, pourtant le 21 avril 1918 en survolant le front de la Sommes il est abattu.
Haspres reçoit régulièrement des évacués des communes bombardées.
Le 5 février 1917, Haspres reçoit 46 évacués en provenance de Verchain. Ces personnes arrivent avec leurs meubles et les cultivateurs avec leurs bestiaux.
Le 16 février 1917, les évacués de Mory et d'Ervillers dont les noms figurent ci après, sollicitent le commandant d'étape de Denain, afin de rapatrier auprès d'eux leurs parents : Lesage Margueritte (15 ans), Lesage Marie Detuille (65 ans), Detuile Flore (33 ans), Poilvez Gaston (14 ans), Guilbert Joseph (53 ans), Leroy Rosalie (53 ans), Leroy Flore (19 ans), Leroy Antoinette (18 ans), Leroy Marguerite (15 ans), Lourdelle Josephine (48 ans), Lemaire Augustin (51 ans), Cuviller Eugénie (53 ans), Guerlet Aimé (43 ans), Guerlet Agnès (20 ans), Guerlet Cordeul (18 ans), Guerlet Ambroisine (16 ans).
Edition du 10/01/1917 - Les rapatriés du Nord, arrivés à Annemasse, jusqu'au 22 décembre 1916 : Irma Lebecq, née Lesavre, 31 ans et René, 8 ans, d'Haspres. Béra Augustine, née Tassou (33 ans) et Emma (6 ans) d'Haspres. Béra Marguerite, née Bourgeois (28 ans) d'Haspres. Bourgeois Marguerite, née Desvignes (27 ans) et Henri (6 ans) d'Haspres . Lamotte Maria, née Audegond (32 ans) d'Haspres. Renaut Blanche, née Caullet (23 ans) et Céline (2 ans) d'Haspres. (source : gallica - Journal des refugiés du Nord)
Edition du 03/03/1917 - Gustave Baudoux, 66 ans d'Haspres. (source : gallica - Journal des refugiés du Nord)
Edition du 08/09/1917 - Le commandant du dépot du 19° chasseurs à pied, recherche l'adresse de Noël Morelle à Haspres.
Edition du 03/11/1917 - Madame Bricout-Mutte de Haspres, rue de Fleury à Saint Ouen (Seine), 37 rue de Clichy.(source : gallica - Journal des refugiés du Nord)
Fin 1917, on compte 164.000 morts côté Français.