Au sommaire :
» L'église primitive
» La reconstruction de 1809
» La nef
» Le conseil de fabrique
» La façade de l'église
» Une nouvelle restauration
» Jehan Rigolet
» L'entrée des moines
» Les fonts baptismaux
» Les chapelles
» La reconstruction du coeur
» La séparation de l'église et de l'état
» Tentative d'incendie
» La rénovation de l'entrée de l'église
» Les grandes orgues
» La rénovation des vitraux
» Les statues
» Le chemin de croix
Description de l'église vers 1628, par un religieux :
"De quoy port suffisant tesmoignage ce qu'il est du bastiment de la dicte église qui est ample et bien eslevée avecq quelque colonnes et voultes hardies aux environs du grand autel, et une grotte et dessoubs qui solloit estre aussi ample que le coeur et principale partie de l'église oul es religieux font le sainct service, si trouvant de present aucunement retranchées par ouvraiges nécessaires qui si font .... (passage couvert d'encre et dont plusieurs mots sont illisibles)... ruines; et réparer les dégats y faicts des dernières guerres de Cambrai (?) y ayant aussi aultres corps d'église y joignant servant le paroisse grande et notable ; comme font aussi les ruines qui servent de carolles chapelles voisines, Cloistre dortoir et grands et stables bastimens d'aultres lieux réguliers qui servoient à la commodité desdicts religieux et de la maison."
Grâce à l'artiste Josua de Grave, nous pouvons nous représenter l'église en 1711. On aperçoit, l'ancien clocher et son imposante flèche, ainsi que le choeur primitif de l'église. Au premier plan à gauche à l'ombre d'un arbre, figure un petit oratoire. S'agit t'il de l'actuelle chapelle Notre Dame située près du moulin Bulté ?
Au loin un imposant bâtiment situé probablement en haut de la rue Del Balle / Dellebaille (baille en rouchy signifiait barrière, voir l'article sur les rues) semble confirmer mon hypothèse sur l'origine du nom de cette rue. En effet il existait autrefois à l'entrée d'Haspres une barrière (Charles Laurent propose une illustration de la porte de Naves dite aussi porte Notre Dame) permettant l'accès aux étrangers. Rappelons également, que les remparts étaient orientés au sud du village, car à l'époque l'ennemie était français !
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Dessin au crayon de l'église d'Haspres vers 1711. © Trustees of the British Museum. | |
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En 1714, lors de son Voyage en Flandre, Artois et Picardie, Nomis donne un aperçu de l'église : "L'église de ces religieux est partagé en deux : le choeur est occupé par les moines et fermé de toutes parts. La nef sert d'église paroissiale, elle est assez malpropre."
En 1742, accord fait entre Monseigneur de Carondelet et Pierre Adrien Courtrag, menuisier à Seclain pour faire et livrer quatre tables d'autel, toute la boiserie et le pavé du choeur pour une somme de 8.000 livres.
Sous la révolution, l'église d'Haspres, comme beaucoup d'autres de la région, est en partie détruite. Il nous est pourtant possible d'avoir une autre idée de l'église à cette époque grâce au plan de la série 1Q. Ce dernier fut dressé à l'occasion du litige du vieux clocher opposant la commune d'Haspres au Sieur Richard. Un autre document très interressant est celui étblit par le Sieur Deleau en 1809, voir ci après.
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A - Désigne l'église de la commune, B - L'église des moines, C - La tour ou clocher, D - une petite cour de la prévôté, E - Entrée de l'église, endroit ou était le clocher de la commune (??), F - La brasserie, G - La maison commune (école des filles), H - Le fruitier, J - Dénoté l'endroit ou est la porte de la cave sous l'église des moines dans toute sa grandeur à l'usage du citoyen Richard. | |
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En 1799, l'église est vendue à Douai au Sieur Tilmant de Valenciennes pour la somme de 35 000 francs.
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Vue de l'église de nos jours, prise depuis la prairie. | |
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En septembre 1800, la commune d'Haspres rachète une grande partie de l'église pour la somme de 210 frs 25 cts.
En juin 1802, la commune rachète au citoyen Richard, toute part et portion qu'il possède dans l'église pour la somme de 48 Frs.
En 1804, l'abbé Leleu est nommé curé d'Haspres. C'est sous son impulsion que l'église va être reconstruite.
Sous la convention a lieu la vente des biens nationaux. Ainsi l'église d'Haspres est vendue une nouvelle fois au Sieur Richard, qui procède à la démolition des bâtiments pour en récupérer les matériaux (pierres bleues, marbres, etc...) : "Elle a été démolie par l'acquéreur, qui n'y a laissé qu'une portion des murs, et tous les décombres.". Les piliers sont en bon état, ils n'ont nullement soufferts de la démolition et de la chute des voûtes, ils seront donc conservés. Toutefois, l'édifice sera diminué de la partie que l'on appelait la chapelle des religieux.
Le devis de reconstruction (août 1809) signale que des souterrains voutés de pierres blanches existaient sous l'église. Ceux ci seront bouchés au moment des travaux. Il est possible d'observer de nos jours, derrière l'autel, la présence d'un trou qui est sans doute une ancienne entrée. Certains racontent que ce souterrain irait jusqu'à Fleury. Il pourrait également y avoir quelques choses à la prévôté.
En mai 1808 le conseil municipal qualifie "d'urgente nécessité", les travaux a effectuer pour la reconstruction de l'église . L'étude de la restauration de cet édifice est alors confiée au Sieur Deleau, architecte à Valenciennes, qui après avoir dresser le devis et plan de coupe et profil, supervisera l'exécution des travaux.
Deleau fait le constat suivant : Il ne reste de cet édifice, que des murs en pierre blanche, dont une partie sera démolis jusqu'à la hauteur nécessaire pour l'établissement des ouvrages projettés, d'autre le seront jusqu'à la hauteur de cloture pour séparer le terrain de l'église, de celui de la ferme du Sieur Louis Bourlet.
Devis estimatif d'ouvrages d'art à réparer :
I° - Redressement de la Selle à la sortie d'Haspres. Cette partie des travaux comporte en fait la suppression d'un méandre de la Selle au niveau du quartier du marais.
II° - Réfection des maçonneries des gardes corps du pont au dessus de la Selle, et de la fontaine Saint Hugues et Saint Achaire.
III° - Reconstruction de l'église, la durée des travaux est estimée à quinze mois.
Quelques interrogations à la lecture de ce plan de coupe :
Pourquoi l'église a t'elle été reconstruite plus haute que son niveau original ? Nous pouvons avancer plusieurs hypothèses. La première surement liée a l'absence d'engin mécanique, rendant l'évacuation des gravas pénibles. La seconde liée aux crues de la Selle, semble une cause plus sérieuse.
En 1814 la municipalité dépose auprès du conseil d'état une réclamation relative à la mauvaise exécution des travaux de charpente et de toiture de l'église. L'architecte Douaisien Etienne Voisin est mandaté pour dresser le constat les dégradations survenues depuis la réception des travaux. On apprend dans le PV dressé le 20 juin 1814 :
"Nous avons reconnu en suivant l'ordre du devis, qu'il existait des vices dans la construction et que l'entrepreneur ne s'était pas exactement conformé aux devis détaillés de ces travaux, tant pour les dimensions des matériaux que dans leurs qualités, leurs nombres et leurs emplois, ce qui est cause des inconvénients qui en résulte."
En 1816 l'architecte Voisin dresse un procès verbal des problèmes observés ainsi qu'un nouveau devis des travaux à effectuer pour consolider l'édifice.
En 1817, le comte de Rémuzat, alors prefet du Nord, demande au Sieur Deleau d'exécuter sans délais les travaux établis par Voisin et autorise le maire à le poursuivre devant le tribunal de grande instance de Valenciennes. Deleau se plaint que le devis n'ai pas été réalisé en concertation. Il indique également : Que pressé par l'entrepreneur, ses créanciers, par le maire, j'ai eu la faiblesse de recevoir les travaux en l'état, mais comment pouvais je y résister ?. Le prefet demande alors la suppression de Deleau de la liste des architecte employé pour le compte du département,des communes et des établissements publics.
La réception des travaux a lieu en 1818, Certifie avoir attentivement examiné les dits travaux confectionnés, en présence du maire de la commune d'Haspres et de Mr Deleau, architecte et avoir reconnu en suivant l'ordre du devis, que tout les ouvrages de démolition et de construction en maçonnerie, charpente, ferrure, couverture, plomberie, vitrerie et peinture ont été bien et duement exécutés suivant les règles de la bonne construction.....
En 1822, un projet de réalisation d'un cintre à la Philibert Delorme, à construire au dessus de la nef est proposé par l'architecte Vallez de Valenciennes.
Exposition du projet : "L'église de la commune d'Haspres est simplement couverte de sa toiture, il est très convenable de construire au dessus de la nef un cintre en menuiserie avec plafonds au dessus des bas côtés. Leurs surface sera plane, étant determinée par la position des tirants en bois qui existent et qui doivent être maintenus."
"Les anciens crépissage des murs, des piliers, des arcades étant défectueux, il est nécessaire d'en gratter tout ce qui reste, et de refaire aux même endroits de nouveaux crépissages en trois couches, les deux premières au mortier de bourre grise, et la troisième à la chaux de Tournai avec bourre blanche."
En 1823, le sieur Petit entreprend les travaux de construction d'un pavé en pierre bleueu de Basècles à l'intérieur de l'église, suivant l'adjudication consentie en son profit le 18 septembre 1822 pour un montant de 4774 francs et 50 centimes.
En 1833, des travaux de réparations de l'église sont adjugés au Sieur Levin Chevasus d'Haspres pour un montant de 1140 francs.
En 1851, un secours de 400 francs provenant des amendes de police correctionnelle a été accordée au mois d'aout 1848 pour pourvoir aux réparations de l'église, consistant : au replatrage des murs, blanchissage des plafonds, restaurations des moulures et des corniches.
Sous l'ancien régime, un conseil de fabrique existe dans chaque paroisse. Celui ci est composé de personne chargées de la gestion des biens et revenus de l'église. Parmi eux le marguillier, nommé par les paroissiens. Sa tâche est importante car l'église requiert de fréquents travaux d'entretiens et de réparations.
Une serie de document de 1791-1792, au sujet d'un contentieux entre le Sieur Brasseur, menuisier à Seclin et les anciens administrateurs des biens de l'église d'Haspres nous apporte quelques renseignements sur la fabrique d'Haspres.
Le 6 juin 1788, Alexandre Brasseur, menuisier demeurant à Seclin, contracte avec la paroisse d'Haspres un marché (devant notaire) concernant la réalisation d'ouvrage de menuiserie à l'église d'Haspres (les anciennes boiseries dépérissent) moyennant une somme de 5.250 livres de francs. A cet instant, la paroisse est ainsi représentée : Pierre Joseph Pontois, curé de la paroisse d'Haspres; Jacques Diselers, mayeur; Pierre Georges Lagrue; Jean Joseph Delporte; Michel Boucly; Jacques Hubert Joseph Cossiaux; Pierre Joseph Bailleul et Nicolas Jacqmart, tous en leur qualité de marguillier et administrateurs des biens et revenus de l'église paroissiale dudit Haspres et avec eux Pierre Joseph Havet, marguillier (collecte et revenus de la dite église).
Outre le paiement du marché, les administrateurs de la paroisse devaient fournir les voitures pour aller chercher les ouvrages réalisés par le Sieur Brasseur (quatre confessionnaux, une chaire de vérité, boiseries, bancs, etc...). Malheureusement pour le menuisier, la révolution éclate et dissous les administrateurs des biens de l'église. S'en suit alors un long procès opposant le sieur Brasseur et la nouvelle municipalité (représentée par Jean Joly, maire et Jean Philippe Descornaix, officier municipal).
Etat des revenus de l'église du 3 juin 1792
L'église possède environ 28 mencaudées de terre labourable pour revenu, le total se monte environ à 600 livres de france. On apprend que ce revenu est variable, parce que l'on paye en fonction de ma taxe de Valenciennes, et que le renouvellement du bail devant se faire au mois d'octobre 1792 devrait perdre la moitié de sa valeur.
L'état des dettes est le suivant :
- l'église doit pour pain, vin et luminaires 200 livres de france
- pour l'entretien de linges, 70 livres de france
- pour l'entretien des toit et vitres, 160 livres de france
- renouvellement des registres des baptêmes, mariages et sépultures, 20 livres de france
- intérêt annuel de la création du plafond, 108 livres de france
- Plus 600 livres de france qu'elle doit à la commune d'Haspres.
Certain dise que la façade de notre église fut défigurée lors de la construction du nouveau clocher en 1904. Grâce à la conservation de certaine photographie de notre patrimoine, nous pouvons observer les différents états de construction de notre église.
L'état 1, constitué de moellons en grès est la partie la plus ancienne de la façade.
Dans l'état 2, réalisé d'une pierre plus dure, nous observons l'existence d'une fenêtre encadrée de demi pilastres. Lors de la construction du cintre au dessus de la nef, la fenêtre se trouvant trop élevée pour fournir un éclairage efficace a été abaissée et agrandie.
L'état 3, constitué de brique correspond à la restauration de 1809. L'inclinaison de la toiture fut réduite.
On remarquera sur cette photographie, la magnifique clef de voute en pierres sculptées, que l'on trouve aujourd'hui à l'intérieur de l'église au dessus des fonts baptismaux.
En 1968, le conseil municipal sous la présidence de Monsieur Forget - maire, décida de refaire la toiture.
En 1984 notre église fit l'objet d'une importante restauration. Laissons la parole à l'abbé Iréné Bourgeois, célèbre curé de notre village qui pris ses fonctions en 1970 :
" ...Tout a commencé face à une pierre tombale sise dans le mur de l'église. Comment l'entourer de respect dans le contexte lamentable de notre église, dégradée par le temps, ravagée par l'humidité, ayant besoin - aux dires de nos compatriotes
- d'un renouveau que personne, jusque là n'osait envisager sérieusement. Il est vrai que ce vaste édifice construit avant tout "Pour la gloire de Dieu" laissait les plus courageux dans l'hésitation devant l'importance du travail.
Cependant cette occasion permettait de dégager des pierres sous un vitrail. Le démarrage était provoqué... Le résultat parut merveilleux aux quelques bénévoles venus avec marteau et burin.
Grâce au dynamisme d'un homme entreprenant et jeune, l'élan était donné : c'est toute la paroi - côté abbaye - qui est alors livrée au dépouillement pour offrir au regard émerveillé de tous la beauté originelle de la pierre, pour rendre à notre église sa simplicité monastique. Je me souviendrai longtemps de cette visite rapide dans notre église, à une heure tardive du dimanche 10 octobre, au retour d'un pèlerinage "sur les pas de St Paul". Je n'en croyais pas mes yeux. Je n'ai pas trouvé si vite que prévu le sommeil pourtant nécessaire après un long voyage.
Le mercredi suivant, le côté monument est allégé de ce plâtras qui ne méritait pas de survivre en face d'une si belle réalisation. Les découvertes continuent de se produire. Après la porte donnant accès au cloître des moines, c'est la double voûte de la "porte du paradis" qui ouvrait sur le cimetière, là où passait le cortège funèbre au chant de "in paradisum...." jusqu'au paradis que les anges te conduisent.
Tous les joints sont ensuite refaits, laissant la pierre bien en relief, selon l'avis de la majorité des observateurs. A Noël, l'église a déjà belle allure et la crèche est merveilleuse dans sa simplicité, suggérant au mieux la réalité de Bethlèem.
Après un temps de repos la trêve des fêtes de fin d'année, le lundi 10 janvier, les "bénévoles" reviennent pour s'attaquer aux piliers. Le travail s'avère plus difficile, plus pénible aussi. Manifestement, la construction est très ancienne. Au bas d'un pilier, apparait une petite pierre tombale : ici reposent le corps de Catherine DISELER épouse de François LAGRUE, décédée le 13 aout 1712, agèe de ... et celui de François Lagrue vivant mayeur de Haspres ..."
Jusqu'a la déclaration royale de 1776 qui l'interdit pour des raisons d'hygiène, on se fait souvent inhumer dans l'église, sous le banc que l'on a occupé de son vivant.
Deux niches se creusent avec élégance, quand les matériaux de remplissage sont éliminés. Dans la nef latérale, la partie supérieure des contreforts est partout en mauvais état. Qu'à cela ne tienne ! on fera oeuvre valable.
Alors un problème se pose : faut il laisser les médaillons ? faut il dégager les voûtes entre les piliers ? La solution difficile à trouver est dictée par la sécurité : il est stupéfiant de constater qu'en maints endroits les décorations de plâtre adhèrent faiblement aux pierres qu'elles cachent. Certes le vieillissement est cause de dégradation, mais l'humidité est sûrement un agent puissant de détérioration. Aussi, sur une journée de travail mené rondement, la partie supérieure est nettoyée. Les pierres de la corniche perdent ce qu'il leur restait d'une peinture délavée. Les visiteurs commencent à admirer un ensemble roman d'une grande beauté. Mais les piliers sont encore bien tristes. Le burin frappé avec patience amèliore si peu l'ensemble que le sablage est envisagé. Trois journées pénibles qui mettent à bout de souffle les plus résistants.... Trois longues journées pendant lesquelles l'église ressemble à un gouffre rempli d'un épais nuage qui irrite la gorge et qui fait pleurer. Après cette intervention énergique, les piliers sont encore visités un par un, car l'enduit est tenace à certains endroits. Les joints sont refaits; des pierres remplacent les cailloux qui bouchaient les trous de ci de là. On dispose encore d'un peu de temps : le mur de la tribune sera lui aussi remis à neuf.
A la fin février, les volontaires se croisent les bras au milieu de l'église, sourient largement, restent silencieux, pour mesurer le résultat de leur travail patient, pour apprécier le chef d'oeuvre qu'ils ont restauré. C'est après beaucoup d'admiration pour leur courage et leur persévérence, c'est avec beaucoup de reconnaissance et de plaisir, que je leur fis grand merci, en mon nom et au nom de la paroisse ... sans négliger toutes celles qui ont tant de fois nettoyé l'église pour le dimanche et pour les funérailles."
I. Bourgeois
Dans notre Eglise se cachent encore des egnigmes, comme cette stèle funéraire polychromique de Jehan Rigolet, natif de Bouchain. Quelle date donner à cette stèle, pour l'instant je n'en sais pas suffisamment.
Qui sont les cinq personnages représentés dans cette scène ?
Le personnage à l'agneau semble être Saint Jean Baptiste. Au sommet, probablement, Dieu le père. Tout autours (bordure) de la stèle on trouve d'étranges personnages aux allures de sirènes. La stèle a probablement été dégradée pendant la période révolutionnaire.
Le texte est du vieux français médiéval et voici quelques bribes de celui ci : Ci deva(n)t g(e)nt(il) .S. (sire) Jehan Rigolet natif de Bouchain jad(is) d'icy sage de nature qui ci .V.(5) obit fonda....
Autrefois, pour ce rendre de la prévôté à l'église, les moines avaient percé un passage dans le mur de l'édifice religieux. Ce passage a été retrouvé lors des travaux de restauration en 1984, il se trouve juste à coté de la sacristie. Une pierre tombale a également été retrouvée, celle ci montre des personnages dont la tête a été effacée. Elle a probablement été mutilé lors de la Révolution. Par la même occasion le dallage de l'église primitive est réapparu 70 cm en dessous du niveau du sol actuel.
De l'autre coté de cette porte (rebouchée) coté abbaye donc, l'arcade est surmontée d'un linteau avec au centre les armes de Philippe de Caverel, abbé de St Vaast d'Arras dont dépendait la prévôté d'Haspres.
"Argent en chevron de sinople accompagné de trois quintefeuilles (fleurs à cinq pétales) de gueules." Cet écusson est soutenu par deux sirènes ailées surmontées d'une mitre et d'une crosse. La date de 1636 apparaît également.
A l'entrée de l'église (à gauche en entrant), se trouve les Fonts baptismaux taillés dans du grés, datés de 1631 (apogée de la prévôté). Au coeur de ce bénitier une quintefeuille y est sculptée.
Les armes de Philippe de Caverel, abbé de St Vaast d'Arras (+1636), sculptées dans la pierre sont insérées dans le mur à coté des fonts baptismaux.
Lors de la reconstruction du clocher en 1904, le portail d'entrée a été enlevé pour être reconstitué à l'intérieur de l'église. Les colonnes ont été refaites sur le modèle des anciennes, cependant les deux chapitaux en pierres de Tournai sont d'origine (XI° Siècle).
Cette chapelle située dans un angle de l'église fut édifiée à la gloire de Notre Dame de Lourdes. La première pierre fut posée en 1888 par l'Abbé Suivilliez.
Plusieurs chapelles dressées par différentes corporations existaient jadis dans l'église. Nous pouvons citer les chapelles Saint Véronique (Mulquinier) et Saint Nicolas, ainsi que la chapelle Saint Etienne dont nous trouvons trace dans un terrier de 1750.
La chapelle Saint Etienne : Le jardin et héritage dict vulgairement le jardin de la hault, appartenant à la chapelle de Saint Estiennes dans l'église paroissiale dudit Haspres, tenant à la rue allante à Valenciennes à front de rue et faisant aussi le coins et à front de rue et warescaix dict derrière les champs allante à Saulzoir (actuelle rue Raoult), et tenant à la partie de terre et héritage anciennement la cense de Bongré audit Haspres et tenant au fossés des dix huits de la prévosté dudit Haspres et le sudit jardin de Saint Estienne, contenant deux mencaudées et deux boitelets de terre 1619, en 1660 estoit occupé par Antoine Sevins, en 1680 par Philibert Quarré, en 1698 par Martin Duquesnes, en 1715 par Thomas Hisbergues, en 1749 par Noël Chatelain, en 1750 ledit Chatelain.
Sa construction date de 1849. Il fut élevé aux frais des paroissiens d'Haspres. Sa bénédiction eu lieu le 20 décembre 1849 par Monseigneur le Doyen de BOUCHAIN, accompagné des prêtes de la région. Sur la muraille extérieur du coeur de l'église, une vieille pierre aujourd'hui rongée par le temps, indiquait "ME FECIT HASPRENSIUM MUNIFICA PIETAS ANNO 1849". Ce qui signifie j'ai été édifié grâce à la générosité des haspriens.
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Après ces événements tumultueux, le conseil municipal décide en 1907 d'attribuer pour une durée de 18 années, la jouissance gratuite de l'église, et des meubles la garnissant à L'abbé Baert.
Voici un fait divers qui agita notre petite communauté en avril 1939.
Jean Flahaut, 27 ans, chômeur, demeurant à Haspres, dans un état d'ébriété avancé a tenté de mettre le feu à l'église. Fort heureusement la forte humidité contenue dans les boiseries n'a pas permise aux flammes de s'étendre. Avant de commettre son forfait Jean Flahaut, jeta une brique par la fenêtre du logement de deux ouvriers agricoles. Il se rendit ensuite à l'église, fractura les troncs, en vain. Sans doute excité par la vengeance de n'avoir rien trouvé, il décida à l'aide d'un bidon d'essence trouvé dans un débarras et de quelques cierges de mettre le feu à sept endroits différents.
L'alerte fut donnée le lendemain matin par un fidèle qui aperçu une forte fumée s'échappée de l'église. L'abbé Dassonville, suivi de tout le voisinage accourut aussitôt. Le feu fut rapidement maitrisé. La gendarmerie alertée porta rapidement son enquête vers Jean Flahaut, qui avait oublié dans l'action sur un porte bougie son couteau.
Le journal du matin daté du 24 octobre 1939 mentionna : La cour d'assise du Nord a condamnée à 5 ans de réclusion et 20 ans d'interdiction de séjour Jean Flahaut qui le 10 avril dernier, étant ivre avait tenté d'incendier l'église.
Une expertise estima les dégâts à 25.000 francs.
Durant l'année 2005 des travaux de restauration de l'entrée de l'église ont été réalisés par une équipe de bénévoles. Effectivement l'état de l'entrée de notre église se détériorait année après année : fissures, taches d'humidités, moisissures, décollement de la bourre, dégradation des peintures de la fresque inaugurale de la reconstruction de notre clocher en 1904. Il était temps de faire quelque chose !
Une fois la fresque décalquée par un artiste local, des échafaudages s'élevèrent et une première équipe armée de marteaux pneumatiques parvint rapidement à mettre la brique à nue. L'encadrement de la porte intérieure usé par le temps fut consolidé.
Une seconde équipe s'occupa de redonner une nouvelle jeunesse aux briques des murs. Le crucifix fut également restauré et remis en place.
Bravo Mesdames et Messieurs les bénévoles, et un grand merci pour votre superbe travail qui redonne vie à notre beau clocher.
Juchés en haut de la tribune, les grandes orgues donnaient autrefois de la voix aux offices religieux. Pendant la première guerre mondiale les tuyaux sont entièrement démontés par les allemands. Le 25 août 1925, le conseil municipal considére que cet instrument de grande valeur doit être remis à neuf.
La restauration des orgues est confiée à la maison Abbey de Paris (79 rue Claude Decaen) spécialisée en la matière pour un montant de 7.550 francs.
Devis des travaux
1 - L'orgue sera démonté, puis nettoyé
2 - Le sommier, la soufflerie, et leurs accessoires seront revus avec soin et réparés de toutes les fuites.
3 - Le mécanisme sera réparé et rajusté avec précision. Les équerres actuelles étant endommagées seront remplacées par des neuves en métal.
4 - Le claiver sera remplacé par un neuf. Le pédalier sera réparé, les hausses usées remplacées ainsi que les garnitures de feutre.
5 - L'expression qui agit peu sera perfectionnée.
6 - Tous les tuyaux des différents jeux de l'orgue seront nettoyés et réparés puis rajustés à leur place respective, égalisés avec soin, suivant le timbre et le caractère de chaque jeu, accordés séparément et dans leurs divers mélanges.
7 - Les 19 tuyaux de façade seront construits en étain brillant à 80% d'étain et 20% de plomb. Ils seront ajustés solidement à la place qu'ils doivent occuper.
8 - L'orgue sera accordé au ton du diapason normal à la température moyenne de 15° C.
Dans les années 1970, les orgues fatigués, ne fonctionnement plus, il faut de nouveau les réparer. Cet instrument très rare, équipé d'un soufflet nécessite 15 millions de centimes de francs pour être correctement restauré. Pour relever le défit, en juin 1990, la première fête des familles est organisée.
Pendant la première guerre mondiale, les vitraux de l'église ont durement souffert. En 1927, quatorze vitraux de l'église sont restaurés par Jos Desmet Van Caillie pour une somme de 1200 francs. L'abbé Leclercq, curé d'Haspres, demande la refection supplémentaire de six grands vitraux de l'église. En 1928, un marché de gré à gré est passé avec la maison Dreptin de Lille pour la restauration des vitraux.
Début 2008, les vitraux ont été en partie rénovés et les plus abimés ont été remplacés.
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1 - Saint Antoine de Padoue : (1195 - 1231), représenté vêtu de la bure franciscaine nouée par une cordelière à trois noeuds. Il tient ici dans ses bras l'enfant Jésus. | ||
2 - Saint François d'Assise : (1181 - 1226), fondateur de l'ordre franciscain. | ||
3 - Saint Eloi : Eloi tient dans sa main gauche un marteau, symbole de son métier d'orfèvre, comme l'enclume à ses pieds. | ||
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4 - Sainte Véronique : patronne des tisserands et mulquiniers. Elle est également représentée sur l'un des vitraux à l'intérieur du choeur de l'église. Sainte Véronique a relevé le Christ, la troisième fois qu'il est tombé sous le poids de la croix, et qui a enlevé son voile pour éponger son visage. | ||
5 - Sainte Anne : Mère de la Vierge Marie | ||
6 - Sainte Catherine | ||
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7 - Saint Benoit Joseph Labre : (1748 - 1783), surnommé le vagabond de Dieu, il est le saint patron protecteur des mendiants, des sans domicile fixe et des pèlerins. | ||
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Un extrait du procès verbal du 18 mai 1845 mentionne de l'érection du chemin de croix dans l'église d'Haspres. La cérémonie et la bénédiction ont été réalisées par Joseph Bury, curé de la paroisse. Les différents tableaux ont été placés dans l'église selon l'ordre des stations. Depuis ce chemin de croix a été remplacé.