Charles LEDUC
 
 
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Charles Henri LEDUC est né à Haspres le 16 Avril 1885. Il est le fils de Charles LEDUC et Célina MERESSE mes arrières arrière Grands Parents. Il vit une adolescence tranquille à Haspres. En 1905 il est appelé avec les Haspriens de sa classe sous les drapeaux pour effectuer son service militaire. A l'époque les obligations militaires étaient d'une durée de trois ans et bien plus éprouvantes qu'aujourd'hui.

L'ossuaire de la ferme Navarin

Il épouse le 16 avril 1910 à Haspres Marie Martine Angélique Moreau (née à Haspres le six mars 1882, bobineuse, fille d'Emile Moreau et Julia Machut). De leur union naitra la petite Solange.

Le 2 août 1914, les cloches d'Haspres sonnent à toute volé. Elles annoncent l'ordre de mobilisation générale. Des affiches sont collées partout sur les murs de la ville. Les jeunes Haspriens mobilisés sont appelés a rejoindre dans les délais les plus brefs leurs régiments d'affectations. Charles LEDUC se rend avec 200 de ses compatriotes à la gare. Le moral est bon, la guerre ne va pas durée pense t'on alors.

Charles rejoint la 19° Compagnie du 327° Régiment d'Infanterie (régiment de réserve du 127° RI) à Valenciennes ou il est incorporé comme soldat de 2eme Classe. Le régiment monte rapidement au front. A partir de là c'est l'incertitude qui gagne les familles, les nouvelles sont rares, le front se stabilise, on creuse des tranchées.

Carte de correspondance de Charles Leduc

"Carte de correspondance écrite le 27 octobre 1914 par le soldat Charles Leduc à sa femme. "

Septembre 1915, voila déjà un an que la guerre a éclatée. Le front est stabilisé en champagne ou est le régiment de Charles LEDUC. Le 25 septembre l'offensive reprend sous un temps pluvieux. L'artillerie crache des tonnes d'acier sur l'ennemie. Les fantassins partent à l'assaut des tranchées de la butte de Souain. Après quatres jours d'efforts et de durs combats sous le mauvais temps, les Allemands ont repris positions, l'armée Française marque un coup d'arrêt.

Le 6 octobre par un temps brumeux l'offensive Française reprend. Charles LEDUC prend son clairon pour sonner l'assaut de la ferme Navarin. Soudain son clairon se tait, il est atteint par le feu ennemie. Sans coup frémir les vagues de fantassin reprennent leur élan. Les batteries d'artillerie sous un feu nourri lamine le terrain. Le Trou - Bicot est nettoyé, la ferme Navarin est emportée. Les troupes d'assaut sont au pied de la butte de Souain. Les pertes sont énormes, l'état major Français décide de stopper l'offensive. Charles LEDUC est mort.

JMO de la journée du 7 octobre 1915 du 327° RI

0h20 - Les 17° et 18° compagnies passent la nuit dans P15 et P16. Le capitaine Bordage, commandant le 5° bataillon rend compte qu'il n'a pu faire ramener que 8 hommes de la 17° Cie et 16 de la 18° Cie. Aucun officier n'a pu être retrouvé, ni aucun gradé, à l'exception du sergent major de la 18° Cie.

Il place les éléments de ces deux compagnies dans la tranchée de 1° ligne et se tient de sa personne avec les 19° et 20° dans la parallèle de départ. Le Sous Lieutemant Clochoy de la 18° compagnie, rejoint peu après avec 48 hommes.

4h30 - Une vive fusillade et de violentes explosions de grenades se font entendre dans P.15. Presque aussitôt une centaine de soldats environ du 273°, débouchant de P15, se portent sur notre tranchée de 1° ligne et principalement sur l'emplacement occupé par la 20° compagnie, et rendent compte au Capitaine Bordage qu'ils ont été subitement attaqués à coups de grenade. Le Capitaine Bordage, aidé des officiers, gradés et soldats des 19° et 20° compagnies, leur permet de reprendre leur poste de combat. Le calme renait dans P15. Les 19° et 20° compagnie sont maintenues prêtes pour l'attaque.

5h15 - Une vive fusillade accompagnée d'explosions de grenades se fait entendre dans P16.

5h30 - Une ligne de soldats du 273° se replie en combattant jusqu'à la lisière sud de P16. Le Capitaine Bordage donne au Lieutenant Caillieret Commandant la 19° compagnie, l'ordre de contre attaquer. La 19° compagnie sort de la parallèle de départ en ligne déployée. Les 1° et 2° sections sont accueillies par une très vive fusillade et par de nombreuses grenades lancées de la lisière S.O. Elles abordent la lisière dans le plus grand ordre, dépassent sans arrêt la ligne du 273°, et refoulent les Allemands.

La 3° section trouve la tranchée placée au centre de P16 occupée par les Allemands. La 4° section est chargée de débarrasser le boyau conduisant au fortin. Les soldats du 273°, suivant le mouvement, l'aide dans cette tâche, et la lutte continue plus avant dans le bois.

La 24° compagnie (qui se trouvait avec les 3 autres compagnies du 6° bataillon dans les tranchées au sud de U18) se porte dans les tranchées au N du bois. L'équipe des grenadiers de la 20° compagnie est mise à la disposition du Lieutenant Cailleiret. En même temps, le capitaine Bordage demande au commandant du régiement des grenades ainsi que les bombardiers disponibles. Ceux ci arrivent peu après et sont dirigés sur la 19° compagnie. A l'aide de grenades et par une fusillade parfois très rapprochée, la 19° compagnie déloge l'adversaire de la position qu'il avait reprise. La lutte se prolonge autour du fortin abandonné par l'ennemi, et à la gauche de la tranchée du centre; un combat violent à coups de grenades s'engage sur ces 2 points.

7h45 - Le commandant de Morcourt prend le commandement de tous les éléments qui se trouvent dans P16. Il est lui même sous les ordres du Colonel Hubert Commandant la 102° brigade. Il se porte à son poste de commandement dans les tranchées au sud de P15 et P16. Le bataillon stationné à U18 est réserve de la 102° brigade.

8h10 - Un bataillon du 132°, mis à disposition du commandant de Morcourt pour renforcer le 327° et participer à la défense de P16 avec le 273° arrive au bois P16.

9h00 - Le capitaine Bordahe rend compte que nos grenadiers ont imposé silence aux grenadiers ennemis. Le fortin est repris, ainsi que tout le terrain enlevé et perdu la veille par le 273°.

17h15 - Un violent tir de barrage est executé par l'artillerie lourde allemande sur les tranchées au N et au sud du bois U18.

18H00 - Une attaque à la grenade tentée par l'ennemi sur les positions occupées par la 19° compagnie n'a aucun succés. L'ennemi est forcé de se replier.

19H00 - Un 2° tir de barrage est exécuté par l'ennemi au N et au S de U18.

20h00 - Un obus de 210 provoque l'affaissement du fossé de secours du 6° bataillon à la corne S.E du bois U18. La soirée du 7 octobre est employée à mettre de l'ordre dans les unités engagées. La 19° compagnie reste sur ses positions dans P16 ainsi que les éléments non rentrés des 17° et 18° compagnie dans les parallèles de départ au S de P15 et P16.

La 24° compagnie dans les tranchées au N de U18. Les 21°, 22° et 23° dans les tranchées au S de U18. Le capitaine Bordage fait organiser la parallèle de départ au sud de P16 en tranchée de tir avec abris souterrains. Monsieur le Sous Lieutenant ançon arrive au bois U18 à 14 heures. Il prend le commandement provisoire de la compagnie de mitrailleuses.

Les pertes de cette journée sont de :
M. le Sous Lieutenant Lévy (21° Cie) tué
Le Sous Lieutenant Rey (19°) bléssé
Le Sous Lieutenant Domatte (19°) bléssé
Le Sous Lieutenant Caffenne (18°) disparu
Le Sous Lieutenant Mortier (18°) disparu

Troupe :
Tués : 38
Bléssés : 129
Disparus : 24

La guerre se termina en 1918, 73 Haspriens auront perdu la vie. La ville leur rendra un immense hommage en 1919 (voir page sur le monument aux morts). Le 7 Octobre 1919, Charles Henri LEDUC recevra à titre postume la MEDAILLE MILITAIRE, avec la mention suivante :

MORT pour la FRANCE

"A toujours été un vaillant soldat, faisant constamment preuve de courage et de dévouement. Tombé glorieusement pour la France le 7 octobre 1915, à Souain, au cours d'une contre attaque. Croix de guerre avec étoile de bronze."

Après la guerre et en dépit de nombreuses démarches son corps ne fut jamais retrouvé.

 
Haspres - Genealegrand
© 2013 - Olivier LEGRAND